Artémis. (Marbre grec.) Une tête de taureau en bronze provenant des touilles d Itnlica, en Andalousie. 82 fauteuils de Jacob, sur les dossiers desquels sont peintes des scènes rendues amusantes par le commentaire qu’en fait Montherlant. L’une représente un petit garçon qui s’enfuit, poursuivi par un bouc ; la légende, selon Monther-lant, en doit être : « Ne laissez pas vos enfants jouer avec des inconnus. s L’autre nous montre une galère fendant les flots, guidée par un timonier majestueux ; Montherlant explique ceci veut dire que dans la vie il faut savoir naviguer ++. Mais le meuble le plus impressionnant est sans doute le fauteuil dans lequel vous reçoit d’ordinaire le maitre de maison. Ce fauteuil, dessiné par David, exécuté par J.-B. Séné, est un des sièges de la salle des séances de la Convention nationale. Il fit ensuite partie du mobilier de Napoléon Ier au palais des Tuileries. (Une plaque gravée, encastrée dans le bois, rappelle ses titres de noblesse.) Il a été exposé à l’Exposition du Meuble, au musée Carnavalet, en 1937. Ce ne doit pas être sans émotion, on le devine, que Montherlant s’assoit chaque jour sur un siège où se sont assis peut-être Saint-Just et Napoléon. Ce peu d’objets, de meubles, cet insouci du confort, cette prédominance du marbre (statues en marbre, table de marbre, console de marbre, colonnes de marbre) donnent à toute la pièce une froideur, elle aussi voulue, qui s’accorde bien avec le premier trait de cet intérieur que nous avons signalé : la réserve. Neli me tangere. Tout semble concerté pour rappeler poliment au visiteur qu’il est un étranger. qu’il n’a rien à connaître dans ce logis, hormis les quelques pièces de musée qu’on veut bien lui montrer, et qu’il n’a pas à s’attarder. Disons-le, ce salon est délibérément inhospita-lier. II n’y a guère plus d’une année que Montherlant s’est décidé, avec force soupirs, à mettre sur la table unique un objet unique (je veux dire : qui est l’objet unique de la pièce. si l’on excepte une lampe indispensable, et les antiques) : un cendrier dont je lui avais fait cadeau. Montherlant lutta des mois avant de se décider à faire aux visiteurs une concession qui, en réalité, fut une nécessité, car lesdits visiteurs, assez mal élevés pour ne pouvoir se retenir de fumer, comblaient la mesure en secouant avec constance la cendre de leurs ciga-rettes sur le plancher. A présent, aussitôt que s l’homme du dehors ++ est parti, le vieux domestique russe vient vider le cendrier et exécute avec la brosse à pied une nouvelle sorte de ballet russe qui fait disparaître du parquet les empreintes de semelles poussiéreuses ou boueuses. Ainsi, en quelques instants, les moindres traces de s l’homme du dehors s sont effacées et le noble logis retrouve toute sa pureté. Depuis des années Montherlant a perdu le goût qu’il avait jadis de posséder de beaux objets. S’il n’achète plus d’an-tiques, c’est en partie parce qu’il ne sait plus où loger ceux qui, dans les pièces har’m de son appartement, s’entassent, rangés l’un auprès de l’autre sur des étagères ou même par terre, comme dans une réserve de musée, et c’est bien, en effet, un musée qu’il faudrait pour donner à chacun d’eux une présentation convenable. Mais c’est aussi parce que l’instinct de possession et peut-être même l’intérêt pour le monde des choses extérieures se sont affaiblis en lui. Montherlant n’est plus attentif qu’à l’âme humaine, et son regard n’est plus que ce s regard intérieur +, dont parle le Maître de Santiago. MAMMERITE Loess’. drolle de Immo morio,. (Ar) hellénisa l’holoqrapluo. Abe