1,0t. Soute,. La main de iliontherlanCtienl ici une des pièces de sa collec-tion : un e visage de casque s d’officier romain, en bronze, trouvé dans la terre en Meurthe-et-Moselle en 1908. On dit que pour connaître un homme il faut connaître sa demeure, et cela est très vrai. Cela est très vrai notamment pour Henry de Montherlant. Il habite depuis dix ans — il emménagea le jour de la déclaration de guerre — sur les quais, une maison du xvne siècle, d’ailleurs sans style et sans beauté. Mais cette maison fut habitée par Alfred de Musset et son frère ; ils y occupèrent étant jeunes gens deux mansardes au haut de l’escalier que monte chaque jour Henry de Montherlant. D’un côté, la maison qui la jouxte est celle où mourut Voltaire. Un peu plus loin, celle où Baudelaire écrivit les Fleurs du mal. Puis, l’hôtel de Transylvanie, fatal au chevalier des Grieux. Vis-à-vis, c’est la Seine et le Louvre. Un des plus nobles paysages de Paris. La cour de la maison vous met tout de suite dans é l’atmosphère ». Au fond, le perron d’un antiquaire est flanqué de deux sphinx de granit. Et les Parisiens avertis savent que ces lions gardent un patio espagnol du xne siècle, véritable monument historique, rapporté pierre par pierre de Burgos, patrie du Cid tueur de taureaux. L’antiquité et l’Espagne, avant même que nous ayons franchi son seuil, nous annoncent Henry de Montherlant. On est introduit dans un salon vert passé et or. Et, de tout le logis, qui est assez vaste, ce salon est — avec 80 LA DEMEURE DE 1VIONTHERLANT par Marguerite LAUZE. le petit vestibule — la seule pièce que vous connaîtrez jamais. Personne, hormis quelques très rares intimes, ne connaît la chambre de Montherlant, son cabinet de travail, le décor dans lequel réellement il vit et crée ses ouvrages. Comment est sa bibliothèque ? Comment est son bureau ? Tout ce qui pourrait donner une impres-sion d’intimité ou une impression sur l’intimité est repoussé derrière un rideau de fer. Il y a là, manifestée par un intérieur, une des carac-téristiques les plus frappantes de sa nature la réserve, la vie privée tenue à l’écart de tous. Ce trait est bien oriental, et espagnol. Rien n’est plus jalousement dérobé aux visiteurs que la partie privée de la maison des Orientaux. Har’m l’appellent-ils (nous en avons fait harem), cela signifie ce qui est secret. Même discré-tion en Espagne. Un Espagnol vous invitera au café, au restaurant, à son cercle ; très rarement chez lui, et si vous allez chez lui vous ne connaîtrez qu’une pièce é à l’usage des étrangers », comme chez Montherlant. Les objets de son salon sont des antiques grecs,. romains, égyptiens. Je ne les décrirai pas, Montherlant se réservant de le faire un jour : disons seulement que quelques-uns sont de très belles pièces, provenant de collections célèbres et qui ne dépareraient pas un musée. A l’exception d’une console vénitienne du xvme siècle, les meubles sont Directoire et e retour d’Egypte » style approprié à l’antiquité. On y peut noter deux