Une arène du Chien de pique: Sylvie et Al. David. eart aines gesticulations de Rodrigue qui font regretter la sobriété de Laurence Olivier dans Ilandet. 1,c théâtre Montparnasse présente Neiges, de Marcelle-Maurette et Georgette Paul. A défaut d’une intrigue véritable, d’une articulation dramatique, le douloureux épisode d’une vie de grande danseuse atteignant la limite d’âge séduit Pœil par de beaux tableaux. C’est Mme Marguerite Jamois, aux fières attitudes et aux aspects inattendus, c’est Mile Hélène Sauvaneis, aux gracieuses blondeurs, c’est Douking, le décoraient. c’est Serge Lifar, leseiller chorégraphique, c’est aussi Worth, le couturier,con qui contribuent h ce spectacle au moins autant que les deux auteurs. M., Marguerite Jamois le domine par son esprit de farouche amertume qui auréole dans tous ses rôles cette grande comédienne. Un cerveau et un corps : autorité morale et pureté des lignes. Le gros écueil qu’a dû éviter Mm< Constance Coline en écrivant le Chien de pique (Gramont) était de faire une pièce aussi ennuyeuse que le milieu social où elle se déroule, c'est-h-dire certaine bourgeoisie étriquée, égoïste et maniaque, sans intérêt. Mme Darlemont, qui personnifie cette faune, est très exactement typée, comme l'est son fils Roger, parfait exemple de l'homme d'affaires mondain, sans esprit et sans cœur — sans tripes, oserai-je dire. Pour exprimer sa pertinente satire, l'auteur fait parler ces gens comme ils parlent eux-mûmes dans la vie, ce qui confère ipso facto une teinte grisaille aux dialogues où il n'est question que de soucis mesquins et de sentiments laids. Le langage de la servante est conventionnel et ses plaisanteries manquent parfois d'esprit. (Un exemple : « Cela lui va comme des bretelles h une écrvisse. a) Comme antidote contre le mal qu'elle excelle h stigmatiser. Aline Constance Coline fait appel à l'exubé-rante fantaisie d'un jeune officier démobilisé qui oppose l'esprit d'a, intimai ti relui Mt routine. Voilé donc celte bonneAl"et. Darlan :nt qui laisse bousculer ses manies par ce jouvenceau et devient amoureuse de lui : cc sentiment tin peu trouble aurait d'ailleurs été compris sans qu'il mi besoin de l'accentuer. On peut regretter que cette teuvre, partant de la fine comédie de mœurs, tourne ou vaudeville de boulevard. L'auteur fait cependant itreuvc de métier en recourant souvent fi des effets tris que : Par où êtes-vous entré ? Par la porte! < qui font immanquablement rire une partie de la salle. Mete Sylvie ne pouvait mieux jouer le rôle de Aline Dar-lentont. Quant à M. Duval, il est charmant, mais en fait trop, le comédien doit lui aussi se garder des procédés trop faciles. Lente à démarrer, déconcertante par son fatras mais intéressante en fin de compte, telle est cette laineuse pièce h la fois très réaliste et surréaliste de Tenessee :Wh< Arletty et M. Yves Vincent (un Tramway nommé Désir). Williams au titre baroque: an Tramway nominé Désir (Édouard-VII). Dans une atmosphère typiquement américaine, avec une mise en scène de Raymond Rouleau compliquée mais habile, elle nous montre le s cas » psychologique d'une mythomane dévergondée posant à la vertu et animée par la folie des grandeurs. On comprend que sa sortie finale, le Iront ceint d'un diadème, au bras d'un médecin aliéniste ait séduit Jean Cocteau, qui a adapté cette pièce. Mme Arletty a trouvé Ià un rôle pour elle et M. Yves