Unpeu d été Au vent la feuillée s’émerveille, Le soleil y marche à pas d’or, Dans la chambre bruit une abeille Ou mieux, aux lointains corridors. Le matou bondit en l’oseille. Bois l’âme poreuse des cruches, Les aigres frissons du blé vert, Le noir bourdonnement des ruches, L’ombre gui saigne à ciel ouvert Puis les cloches des coqueluches. Au loin tremble un vol d’éphémères Et la paille humide des joncs ; Sur les rives bleues des rivières Le pêcheur se change en bouchon, Claquent d’accortes lavandières. Saison des dormeuses émues, Des tirs, des cornets à pistons, Des couvées tapies sous les « mues Et des enfants à mirlitons, Où l’amour se rendort et mue… Dans tes rets de soleil et d’ombre Prends les baigneuses couleur d’ambre Sur la plage au bétail sans nombre, Quand bat le désir le plus sombre Eté, rusé comme un décembre I MAURICE FOMBEURE. F1 a n dre « r » Septembre est propre temps de Flandre. Horizons plats et lents, teillant chanvres de cendre, Sillons grasseya& la campine lande ; Un soc césarien vers le grain décerné. Mousses, tendres chaumines dodelinées et douces, Chars criards charroyant l’oscillante moisson, Le catir noir des corbeaux grêle un’ ciel fabuleux ; Brumeux plumetis en teintes sable. Rousse fanfare étale aux fanes fauves, Nocturnes eaux gagnées, éteules éparsées. Flambée de peupliers et ces mornes haies mortes, Houblons d’arême lourd, bras amers et noyés… EMMANUEL LOOTEN. 48