L’Ange aux yeux dos, dessin d’Henri de Waroquier. avec leur figure céleste. En ce monde le verbe se fait instantanément chair. Il suffisait que les textes en parlassent pour qu’ils pussent prendre corps chez nous. L’art leur a donné une vie propre. Ils nous appartiennent et nous échappent. Ils nous hantent et le plus simple des amoureux dira « mon ange » à la personne qu’il aime et n’importe qui, sur les tableaux, les reconnaît. Il est dommage qu’on ne trouve pas, touchant leurs moeurs, une étude analogue à celle que Maeterlinck consacre aux abeilles, aux fourmis, aux termites. On aimerait en apprendre davantage. Par exemple s’il existe chez eux un esclavagisme, un syndicalisme, un organe de bonté, un vol nuptial. S’ils sont immuables ou s’ils se reproduisent. S’ils meurent. Si, semblables à l’hippocampe, diminutif de quelque coursier préhistorique des mers, l’ange mâle se charge seul 14