LE PAPIER)’ / Phot. Piccard, De haut en bas Les bureaux modernisés derrière ‘,mets se trouvent les ateliers. Le four à recuire, Jans on nouvel atelier dont on notera la luminosité. La chaîne de laminage. XXX IV LE Dauphiné est généralement connu comme l’un des centres de fabrication du papier, mais on sait moins qu’à Fragon, dans la vallée du Grésivaudan, une usine ultra-moderne, les Établissements Coquillard, comptant près de sept cents ouvriers, fournit les deux tiers de la production française en papier d’aluminium. Sommairement analysée, la fabrication du papier d’aluminium se résume en trois stades de laminage l’ébauchage à chaud qui ramène les plaques sorties de fonderie de 120 et 150 millimètres à 7 millimètres ; le dégrossissage, qui la ramène à 0,7 millimètres ; le laminage mince qui, en une chaîne de trente laminoirs, permet d’obtenir des papiers dont l’épaisseur atteint 5 /1.000 de millimètre. Sorti de chaîne, le papier subit quelques opérations complémen-taires telles que l’agrafage, qui assure la continuité du métal, et le recuit, variant avec les qualités de métal à livrer. Dans un atelier annexe se déroulent les opérations de transformation. assurées essentiellement par du personnel féminin qui constitue, du reste, le tiers des effectifs. Là on découpe le métal en bobines de toutes dimensions, on le gaufre, on le colle sur un papier. Enfin certains usages du papier d’aluminium exigent des traitements particuliers tels que le laquage pour les fromages, le paraffinage pour le chocolat, l’impression de dessins pour les biscuits, etc. Une première rénovation du matériel devait avoir lieu entre 1933 et 1936 pour rivaliser avec l’Allemagne dans la conquête des marchés étrangers. L’effort actuel de rénovation des ateliers et de l’équipement fourni par les Établissements Coquillard va leur permettre de prendre une des premières places sur le marché européen en portant le volume de sa production mensuelle de 110 à 250 tonnes alors que les besoins de la France s’élèvent, en 1949, à 250 tonnes. Ce programme permettra non seulement de pallier le déficit de cette production française, mais d’acquérir par les exportations envisagées une position favorable sur le marché mondial, en particulier au Maroc et dans le Proche-Orient. A titre indicatif, la vitesse maximum des laminoirs passera de 160 à 1.000 mètres-minute. Le délai de rectification d’un cylindre passera de vingt à huit heures, les largeurs de plateaux, de 60 à 120 centimètres. Mais il est opportun de souligner également l’importance qui a été donnée à l’élément humain dans le cadre de ces réalisations techniques. La future usine, construite en quelque sorte au-dessus de l’ancienne, sera entourée de jardins abondamment fleuris ; elle est protégée de la chaleur, en été, grâce à une conception nouvelle de la toiture, et du froid, en hiver, par un chauffage aérotherme ; ses murs sont blancs et ses machines, grises. En outre, hors de l’usine, l’ouvrier et sa famille peuvent bénéficier d’une organisation sociale très moderne dont, en plus d’une piscine aux dimensions olympiques à trois bassins, une des plus belles innovations est le chalet de montagne tout nouvellement construit qui peut recevoir cent enfants. Le chalet de repos du personnel