HISTOIRE DE LA GRANDE CHARTREUSE LA Chartreuse est sans doute la seule liqueur d’origine monastique qui ait à la fois conservé sa formule originale, dont l’ancienneté est prouvée par Jes documents anciens authentiques, et qui soit actuellement fabri-quée réellement par des moines suivant les mêmes procédés et avec les mêmes soins méticuleux qu’il y a trois siècles. C’est en 16125 que le maréchal d’Estrées, frère de la trop fameuse Gabrielle, remit la formule du secret aux Chartreux de Paris. Ceux-ci la transmirent au monastère de la Grande Char-treuse en 1735, et c’est alors que le Frère Jérôme Maubec la mit définitivement au point. L’élixir était créé, et il rendit d’inappré-ciables services aux malades, soit au couvent même, soit auprès des populations environnantes, à peu près isolées au milieu des montagnes sauvages du Dauphiné. Quelques variantes de la recette originale donnèrent la liqueur verte dite a de santé e. Un peu plus tard une formule V a« xiiié de Foeir e à Croatie du Neri. dérivée de la première donna la Chartreuse jaune. Chassés de leur monastère par la Révolution de 1789, les Chartreux ne revinrent en France qu’en 1815. Mais leur couvent était en ruine et ils étaient dénués de toute ressource. C’est alors qu’ils songèrent à exploiter leur fameux secret. Jusqu’en 186o les liqueurs de la Grande Chartreuse furent élaborées au couvent même ; la Chartreuse était alors appréciée des connaisseurs de la région. Mais en 1848 des officiers de l’armée des Alpes goûtèrent la liqueur au couvent et la trouvèrent délicieuse. Ils promirent de lui faire toute la publicité nécessaire, et ils tinrent parole. Et peu à peu la vente de la Chartreuse prit un dévelop-pement tel que les Pères Chartreux durent construire à Fourvoirie, tout près du couvent, de vastes bâtiments spécialement adaptés à cette industrie ; la Chartreuse devint alors la « liqueur u qui figurait aussi bien sur les tables princières que dans les intérieurs plus modestes. En 1903 les Pères Chartreux furent contraints par la force à quitter le monastère qu’ils occupaient depuis huit siècles. Mais en 1929, de nouveaux accords étant intervenus, ils purent reprendre le monopole exclusif de fabrication de la liqueur de Chartreuse, et c’est en juillet 1940, après trente-sept ans d’exil, qu’ils purent réintégrer le couvent de la Grande Chartreuse, où saint Bruno avait fondé l’ordre en 1084. Depuis lors la Chartreuse a retrouvé son étiquette traditionnelle. On sait qu’elle est à base d’eaux-de vie de vins spécialement distillés. C’est ce qui fait que cette liqueur se bonifie en vieillissant. Elle n’est d’ailleurs mise en bouteilles qu’après un vieillissement prolongé dans les foudres de chêne séculaires oû elle prend son velouté et son fondu incomparables. Une plaquette de luxe, à tirage limité. reproduisant les plus célèbres estampes parues sur la Grande Chartreuse (coueent et sites sera adressée gracieu sement atm lecteurs de Plaie’ r de Francequi en feront la demande à : Compagnie Française de la GRANDE-CHARTREUSE, VOIRON (Isère). noix