CONQEETE DE MONTAGNE par HENRY VERMEIL. L' »Que le 16 mai 1349 toutes les cloches du Dauphiné eurent égrené leurs carillons, scellant de leurs joyeux envols le traité signé d’Humbert II, dauphin de Viennois, et de Philippe de Valois, roi de France, lorsque le dernier battement eut accordé définitive-ment cette immense province au royaume, à quoi pouvait donc songer le premier prince du sang français lorsqu’il s’entendit qualifier du titre de dauphin ? Que lui suggéra ce nouveau fief composé d’un pays inconnu qui s’étageait du Rhône à l’Italie, de la Provence à la Savoie, toutes ces villes ignorées dont les noms nou-veaux sonnaient étrangement à ses oreilles Grenoble, Briançon, Romans, Vienne, Monté-limar et Valence ? Que lui voulaient ces gens descendus des plateaux de Graisivaudan, de Lane et de Vercors, venus de si loin pour lui rendre leur hommage ? Sans doute pensa-t-il que sa souveraineté n’atteindrait jamais ces lieux de neige et de glace inviolés par les pas de l’homme, et dont il ne ferait .pas la conquête. Au moyen fige mille légendes courent la montagne. Ne la dit-on pas hantée ? Le mont Aiguil, situé à 6 lieues de Grenoble, Un rappel de corde. Phot. Raoul Doucet.