Pour une relorme de l’art funéraire. CIMETIÈRES… vœct encore un sujet qu’il faut aborder avec courage, avec tact aussi. Le courage, nous l’aurons ; le tact, nous essaierons. Puisque le mois de novembre est celui où les vivants pensent le plus aux morts, nous dirons aujourd’hui : pourquoi dispenser aux seuls vivants la beauté et laisser condamner les morts à la laideur ? Le culte que de tout temps les hommes ont voué à leurs disparus exclut-il vraiment une évolution de l’art funéraire ? Cet art, qui se manifeste par tant d’agressives complica-tions et de banalités solennelles, doit-il même, à vrai dire, continuer d’exister ? Le respect des traditions, nul plus que nous ne le professe. Mais ne s’agit-il pas ici plutôt de routines contre lesquelles personne n’ose élever la voix ? Que nos lecteurs nous permettent donc d’entreprendre une campagne dont sera bannie d’avance toute ironie déplacée — même en présence de naïvetés touchantes — mais quis’inspi-rerait encore une fois de la primauté du goût. Les tombes et leurs décors sont-ils toujours conformes à ce souci du goût ? N’y retrouve-t-on pas, encore accentuée, cette tendance à la surcharge que nous dénonçons si souvent dans ces pages ? Une simple dalle de granit, une plaque de marbre, une grille entou-rant un petit jardin fleuri : cette sobriété ne concilierait-elle pas à la fois la piété de notre hommage et le désir qu’auraient exprimé — et qu’exprimeraient peut-être — ceux qui ne peuvent plus parler ? A côté des nécropoles hérissées de chapelles et de colonnes, comme ils sont d’une dignité plus sereine et plus émouvante, ces cimetières militaires avec leurs alignements de simples croix ! Eux seuls reflètent cette fraternité — dans la vie — cette égalité — devant la mort —qui furent prêchées par les religions avant de s’inscrire dans la devise de la République. Nous ne pouvons ici — pour dénoncer le mal — montrer des images laides, moins encore dans un domaine où le ridicule risquerait de peiner. Mais si nous recevions des projets ou des exemples, peut-être rouvririons-nous un jour — pour suggérer le mieux — cette douloureuse chronique ; car il ne suffit pas de critiquer, il faut aussi proposer. Et ce vœu de sobriété que nous exprimons ici pour le champ du repos, nous voudrions l’étendre aux cérémonies funèbres. Notre plume hésite : ce sont choses dont on ne parle jamais mais dont on souffre au fond de sa sensibilité. Ce vœu tient en quelques mots : moins de pompe et d’indifférence, plus de modestie et de sincérité. OLIVIER QUEEN, .4 l’échelle d’un tel paysage, les tombes du cimetière d’Ent;evatex ne sont plus fine d’humbles pierres OH bord d’un chemin d’une sonvage grandeur. si. Mrrcel Lombard. Phot. A. 0•Mer. Un mon, deux dotes, quel exemple rempli hm, dtms sn ! C’est te tombe de I. Mi Gogh à Anvers-sur-Oise.