y a une quinzaine d’années, un mécène uI l’idée généreuse de créer à Helsinki la maison qui perle son nom, la Fondation Lallukka, où les artistes sont reçus pour un loyer presque symbolique. Ce fut l’un d’eux, M. de Snellmann, portraitiste connu là-bas et qui avait travaillé à Paris de longues années, qui pensa le premier à l’ambiance merveilleuse que trouveraient les artistes cor les bords de la Seine. Deux dames solennelles l’ont entendu : l’Académie des beaux-arts, représentée par M. Paul Léon, et la Ville de Paris, qui s’est adjoint M. Roux-Spitz, architecte du plan, et M. Joue, directeur culturel au Quai d’Orsay. Le projet d’un foyer d’art qui va être créé à l’ombre des tours de Notre-Dame est leur. Le Conseil municipal de Paris vient de voter le bail qui concède les terrains et l’hôtel d’Aumont au Comité d’organisation de la Cité inter-nationale des arts. Les Parisiens connaissent bien, en face de Ne Saint-Louis et du Quartier Latin, les ruines de cet a îlot 16 o, ainsi poétiquement matriculé par les services munici-paux, qui fut rasé pour « insalubrité » bien avant la guerre. Cependant des vestiges du passé sont restés, tels le délicieux hôtel de Sens, qui a conservé intactes ses grâces moyennageuses, et de vastes demeures du xvile siècle, dont l’hôtel d’Aumont, qui sera au centre du projet. De nombreuses études avaient déjà prévu diverses solutions d’aménagement de ce quartier. Des servitudes artistiques y interdisent de hautes constructions, donc heureusement des immeubles de rapport, et l’idée d’y loger des intellectuels avait été retenue. La suggestion du peintre Snellmann parut intéressante. Un comité se fonda, sous la présidence de M. Paul Léon, à l’extrême amabilité duquel nous devons les détails qui vont suivre. De nouveaux plans furent mis en chantier et il semble que tout ait été prévu pour faire de la Cité internationale des arts une réalisation digne de Paris et de son rayon-nement artistique en même temps qu’un ensemble architectural s’harmonisant avec le reste du quartier. Le long de la Seine, entre les jardins à la française de l’hôtel d’Aumont et le quai, s’élèveront deux cents ateliers et studios avec leurs logements. De l’autre côté des jardins que dessina Blondel, les belles pièces de récep-tion de l’hôtel d’Aumont, édifié par Le Vau et achevé par Mansard, aux plafonds de Le Brun, retrouveront leur animation d’autrefois ; elles serviront de salles de conférence et d’exposition, de bibliothèque. Tout autour seront enfin mis en valeur les hôtels de Sens, de Châlons-Luxembourg, de Beauvais ; de belles maisons qui, au moment des démolitions, avaient été mises de côté pierre par pierre seront relevées. C’est une véritable renaissance du quartier qui rendra à ce coin de Paris son charme évanoui depuis plusieurs siècles: Un projet de cette envergure demande un effort financier que ni l’État français ni la Ville de Paris ne peuvent actuellement fournir. C’est donc à l’étranger et, qui sait, à l’initiative privée que se sont adressés les organi-sateurs. Une ingénieuse formule destinée à attirer les fonds nécessaires pour édifier les studios et restaurer les vieux édifices a été trouvée. Doux cents parts de 5 millions pourront être souscrites par les différentes nations, qui disposeront à la Cité d’un nombre de places proportionnel à l’importance de leur participation. Un des buts de la fondation étant de faciliter les échanges internationaux, les ressortissants de chaque pays ne seront pas groupés entre eux. Certains Français bénéficieront de bourses accordées par l’Académie des beaux-arts. Les statuts, s’inspirant de ceux de la Cité universitaire, permettront d’éliminer les non-valeurs et d’admettre non seulement des étudiants, mais aussi des artistes ayant déjà produit. Sait-on que le jeune Mozart habita en 1763 l’hôtel de Beauvais où résidait l’ambassadeur de Bavière? La future Cité internationale des arts ne pouvait trouver meilleur patronage. ANNIE DE PENNENDREPP. Plans d’élévation établis pur Roux-Spits en eue de la construction de la Cité internationale des arts. Ci-dessus façades sur les jardins. — Ci-dessous : façades sur la rite Geoffroy-l’Asnier. IL rkr rre f r ri r Mir 6 i)EFErrrrnrrr errer —-f r rEnlsFrr rrrrrrI- r r y Erfrfr rL nrrrr-[/irrrurrrrrrr ;U:Cr rr•r r rurr- rf-rr'( rr rrr ere, E. r r r— r r r ri—tr FE’