ses cures matinales. Avec amusement je les ai revues là, toujours semblables, avec cette seule différence qu’elles sont maintenant montées sur roues : moins pittoresques, mais plus pratiques. Après une visite au musée, installé dans le temple de Diane, vestige de l’époque romaine comme les anciens thermes et l’arc romain de Campanus, et une autre à une exposition de peinture abstraite qui venait de s’ouvrir près de là — amusant contraste — j’ai voulu faire une pèlerinage a au Revard, où, tout jeune, j’avais accédé par un chemin de fer à crémaillère. Maintenant un téléférique — le plus puissant du monde — y conduit, le long de la pente abrupte, à une allure record : plus de 1.500 mètres en moins de six minutes… De là-haut, la vue est incomparable : d’un côté Aix-les-Bains, le lac et le mont du Chat; de l’autre, la chaîne montagneuse des Alpes et, très visible ce jour-là, le mont Blanc. Pentes brûlantes du Revard… Cependant, ici même, dans peu de mois, la neige sera partout souveraine, vierge, accessible encore aux sportifs malgré la ferme-ture des deux hôtels rendus momentanément inuti-lisables par l’occupation allemande. Le soir même avait lieu la s Grande Nuit d’Aix-les-Bains, en plein air, sur le champ de courses. À la lumière des projecteurs, il y eut des courses, naturellement, puisque c’en était le lieu, et des attractions fort réussies comme ces ballets qu’avec Edmond Audran dansa Ludmilla Tcherina. Dans les tribunes et au pesage la tenue de soirée strictement observée donnait à cette fête son caractère d’élégance. Il nous serait impossible de citer toutes les personnalités françaises et étrangères aperçues ce soir-là deux ministres, MM. Petsche et Pinay ; M. Pujol, vice-président de la République de Cuba ; les ambassa-deurs du Brésil et de Cuba ; S. A. I. la princesse Napoléon ; M. Goldefy, préfet de la Savoie ; le docteur Dussuel, maire d’Aix-les-Bains ; M. Mollex, conseiller général de la Savoie, et jusqu’à la fuyante Greta Garbo, dissimulée derrière ses lunettes noires. Il n’est pas de vraie fête sans feu d’artifice : fusées, bombes et cascades traditionnelles avaient des teintes et des rebondissements inédits. Ce fut une sorte d’embra-sement du ciel. Lorsque la féerie fut terminée, la nuit s’acheva gaîment au casino. Tel fut ce week-end à Aix-les-Bains. J’en reviens avec une impression de réconfort, de fierté aussi ; car les étrangers, nombreux cette année, goûtent là, chez nous, en France, des plaisirs délicats et variés s’ajoutant aux bienfaits de la cure. Et la parfaite tenue des hôtels — sujet qui nous tient à cœur — y complète cette qualité qui nous est chère. Yves MAIIESCOT. De haut en bas le téléférique du mont Regard, les hôtels du som-met, le feu d’artifice qui clôtura lu Grande Nuit d’Aix, parfaite. d1. ent organisée par M. Spycher, président du Comité des fêtes, H Allonon, président de lu Société des courses, avec la collabo. ration de M. Croissant, directeur de l’Office thermal et touristique. Phtg.grIPhies Karquel. Phot. Le Progrès. 17