Que de fois nous nous sommes demandes, au cours de ces années noires, ce que devenait Marielle Lydis ! Comment n’aurions-nous pas élé inquiets, sachant combien peu pesait, en cet «nivela livré à la force brute, le destin de ceux qui avaient consacré leur vie à l’art, à la rêverie, â la pensée ? Nous voici rassurés. Nous savons maintenant que Marielle Lydis, réfugiée à Buenos Aires, n’a cessé de travailler, et de penser à nous, et de préparer son retour. Nous la reverrons bientôt. Nous pourrons adm rer les nombreuses oeuvres qu’elle a faites là-bas (en voici quelques-unes) et où s’atteste une maturité magnifique. Elle aussi, comme Hokousaï, elle est « folle de dessin ». Il faut qu’elle dessine, il Paul qu’elle peigne. Rien ne salirait interrompre sa prodigieuse activité. Merveilleusement douée pour l’illustralion, décoratrice ingénieuse-ainsi que l’attestent cet intérieur qu’elle s’est créé là-bas, ces meubles par elle-même dessinés – portraitiste d’une étonnante pénétration psychologique, je ne sais ce qui l’emporte chez elle : de son réalisme scrupuleux qui rend les moindres modelés d’un corps, d’un visage, ou de cette fantaisie subtile qui les modifie imperceptiblement el leur imprime à tous, malgré leur infinie variété, un accent particulier, l’air d’appartenir à un monde un peu différent : le monde de Mariette Lydis. Il est presque impossible d’analyser cela, d’exprimer en quoi consiste celle interprétation. Je pense surtout aux visages. On les reconnalt aisément. Voici un enfant, encore engagé dans la douce indécision de son âge; voici un ado-leséent, ébloui des vagues promesses de l’avenir; voici une Un autre aspect de l’entrée. L’entrée est décorée d’e A BUENOS Un coin du living-room.