en principe, amplifié les possibilités d’expression, un enrichissement réel, le noir et le blanc ont prouvé, devant des centaines de milliers de spectateurs, leur capacité d’unir et de mêler leurs valeurs contraires pour susciter sur une surface plane le monde le plus semblable au monde vivant que l’artifice humain ait pu jusqu’à présent engendrer. Ce qui frappe dans les meilleures images ou suite d’images cinématographiques (l’art cinématographique en couleurs pouvant être jusqu’à présent négligé) ce n’est pas seule-ment leur beauté souvent admirable, c’est leur crédibilité. La preuve a été faite qu’il était possible de décolorer terre et corps, choses et visages, de les réduire aux valeurs fondamentales du noir et du blanc, de substituer aux rapports des couleurs qui emplissent notre vision habituelle les seuls rapports de ces valeurs, sans que nous en fussions, par là, dépaysés, sans que l’univers que nous avons coutume de voir perdit, par là, sa signi-fication ni sa familiarité. Le blanc et le noir suffisent pour faire un monde. THIERRY MAULNIER. Ph