COMÉDIE SENTIMENTALE FRANÇAISE (Al LE SILENCE EST D’OR. — Cadre – Studio cinématographique, dans le Paris de 1906. Sujet – Un homme d’expérience entre-prend l’éducation amoureuse d’un blanc-bec. Résultat : celui-ci lui souffle son grand amour d’arrière-saison. Mise en scène – René Clair inégale. Interprétation – Chevalier, Périer, Marcelle Demies bien. Note – Ton général plutôt terne, malgré de bons passages et des idées drôles. Personnage central verbeux, dans le genre dogmatique souriant. La charge du cinéma muet sent le déjà vu et le « gag » de la visite du sultan au studio est lourd et appuyé. On pouvait attendre mieux de René Clair. COMÉDIE PSYCHOLOGIQUE ANGLAISE (Al L’HONORABLE M. SANS-GENE (V. O.). — Cadre – Famille de la bonne société anglaise. Sujet – L’histoire d’un dévoyé infi-niment sympathique qui rachète ses faiblesses par une mort de soldat. Mise en Sara – Gilliat remarquablement fine et intelligente. Interprétation – Rex Harrison:ison per-sonnage de la téte aux pieds, avec sa noncha-lance élégante et sa séduction. Note – Après un démarrage très lent, le film trouve son rythme, léger, allègre, spirituel. Une dure. étude de mœurs sous des dehors souriante un accent et une profondeur d’analyse psycho-logique exceptionnels au cinéma. Une réussite. DRAME AMÉRICAIN (A) REBECCA (V. O.). — Cadre – Un vieux manoir, en Angleterre. Sujet – Double drame d’une part, la lutte d’une jeune femme contre le souvenir laissé par une morte, dont elle recueille l’héritage social par son mariage d’autre part, lutte du mari contre l’accusation d’avoir assassiné sa première femme. Mise en Sa. – Hitch-cock élégante et soignée. Interprétation – Laurence Olivier-Joan Fontaine couple sobre et pathétique.. Note – Film inégal ; action robuste et touffue, aux rebondissements atm-chants ; se fige brusquement sur la fin dans un récit statique bien désagréable. Conserve malgré cela de bonnes qualités dramatiques et visuelles. . WESTERN. AMÉRICAIN (B) LE CAVA-LIER MIRACLE (V. D.). — Cadre – Un village, quelque part sur une « réserve e indienne. Sujet – Les prouesses d’un brillant cavalier pour défendre d’innocents Indiens contre la rapacité d’hommes d’affaires. Mise en scène – X… Très dans la note. Interprétation – Tom Mix tout le dyna-misme requis. Note – Conçu selon une formule en vogue il y a quinze ou vingt ans, ce film obtient par ses naïvetés sans malice un succès de fou-rire… auquel il ne prétend peut-être pas. Rire cruel évidemment, mais, en tout état de cause, très recommandé aux enfants. (V. O.) Version originale sous-titrée. (V. D.( Version doublée en français. LE MEIR MEURTRE A CRÉDIT (A) Drame social et policiér anglais (V. O.). Un homrne est envoyé au bagne pour quinze ans, pour avoir tué l’amant de sa femme. En fait, si de nombreux témoins ont assisté au pugilat qui eut lieu dans un café, personne ne suivit la chasse à l’homme qui se déroula sur les bords de la Tamise et encore moins ne vit le dénouementsupposé.Lecorps défiguré retrouvé dans l’estuaire est-il celui de la victime? Cer-tains le croient, cependant que l’accusé affirme l’avoir vue tomber à l’eau du haut d’une grue où elle s’était réfugiée et nager vigoureusement vers un navire à l’ancre. Il affirme également l’amie aperçue sur le pont de ce navire, au moment précis où la voiture de la police le conduisait au lieu de la reconstitution du crime. En posses-sion d’un cadavre e officiel., les policiers haussent les épaules et se vérifient pas. Et le rideau tombe sur le jugement impitoyable. A la sortie de l’homme, l’affaire rebondit par les soins d’un directeur de journal qui s’était intéressé à ce ces au moment du procès et se trouvait si convaincu de l’innocence du condamné qu’il avait adopté la fillette de celui-ci. Après des recherches patientes, le libéré par-vient à retrouver le « mort e bien vivant. C’est en sa compagnie.que l’homme se présente à un souper que donne à des confrères le pro-cureur qui le fit condamner et qui célèbre précisément ce soir-là son jubilé judiciaire. L’embarras des « chats fourrés n présents est extrême. Songez donc il y a chose jugée 1 S’attaquer è la chose jugée, est un sacrilège’, presque une indécence ! Et chacun d’argumenter aussitôt… L’homme coupe court aux discours. — Tu comprends, dit-il à peu prés à sa « vic-time s, on ne peut rien faire parce que du es e mort s. Je puis donc te descendre sans risque maintenant, parce que j’ai payé par avance pour ça et que, de plus, il est bien évident qu’on ne peut pas tuer un mort. Et il l’abat ! Ce film ne vaut pas seulement par son atmo-sphère douloureuse et puissante il vaut surtout par les réflexions qu’inspirent les chances d’erreur judiciaire quand la vanité ou la sottise des témoins s’en mêlent il vaut aussi par la satire impitoyable d’une police qui se satisfait aisément quand elle croit avoir trouvé, ainsi que de magistrats parfaitement intêgres, mais que le déformation professionnelle rend dange-reusement inhumains. C’est cela qui donne Mort à crédit un accent si terriblement lourd de sens. L’affabulation contient quelques faiblesses, notamment cette enfant adoptée qui oublie jusqu’au nom de ses vrais parents. Il eût fallu pour cela qu’elle fût plus jeune qu’on ne nous le montre. Toutefois, l’ensemble reste remarquable de vigueur et de sobriété, et les traits de mœurs bien observés abondent. Le moment où le libéré couve des yeux son ex-victime retrouvée au bar est un modèle de simplicité poignante. William Hannon, Chili Bourbier, Slater, ete., jouent excellemment ce très bon film de Mont-gomery Tully. MARCEL LASSEAUX COMÉDIE-BOUFFE AMÉRICAINE (Bl TO BE OR NOT TO 8E IV. 0.1. — Cadre – Une Pologne supposée. Sujet – La bots burlesque d’une troupe de comédiens polo-nais et de la Gestapo. Mise en Sara – Lubitsch d’une grande finesse dans ses pires outrances. Interprétation – Carole Lom-bard-Jack Benny excellents et parfaitement encadrés. Note – Une histoire ahurissante et même déroutante au début, jusqu’à ce qu’on ait pris «le ton .. Une pluie de e gags o particu-lièrement cocasses, orchestrés avec une verve étonnante et un sens de l’effet comique de premier ordre. Un bon Lubitsch et une des meilleures soirées du moment. FILM D’AVENTURES AMÉRICAIN (Et) LE VAISSEAU FANTOME (V. O.). — Cadre – Un voilier pirate, à la fin du siècle dernier. Sujet – La vie à bord, sous la coupe d’un capitaine à demi bu, et le drame qui termine l’aventure. Mise en Scène Michael Curtiz excellente de tome et de clarté. Interprétation – Robinson, Garfield, Fitz-gerald, Ida Lupino : interprétation solide, bien à sa place. Note – Cette histoire de piraterie attardée, compliquée d’une obscure vendetta familiale, est faible. Plus faibles encore des incidents comme cette transfusion du sang exécutée dans des conditions invrai-semblables Malgré ces réserves ana’ la Gondi-fion de ne pas y regarder de trop prés, reste un bon film d’aventures, coloré et brutal. LÉGENDE POÉTIQUE RUSSE EN COU-LEURS (B) LA FLEUR DE PIERRE (V. O.). Cadre – Le palais souterrain d’une magicienne. Sujet – Dec fie attire dans son domaine un jeune sculpteur avide de contempler une merveilleuse fleur de pierre elle tente de le séduire, mais l’amour d’une simple mortelle est plus ton que les sortilèges. Mise en scène – Ptouchko soignée, mais trop lente. Interprétation – Drouj-nikov, Dertchikova, Makarova bien quel-conques. Note – Ton parfois assez bien «conte de fées s; quelques trouvailles heureuses; décors machinés très Opéra-Comique, une action étirée, devenant soporifique. Couleurs assez fades. COMÉDIE DRAMATIQUE AMÉRICAINE (A.) GILDA (V. O.I. Cadre – Salles de jeu, en Argentine. Sujet – Une histoire d’amour compliquée, se greffant sur un règlement de comptes entre gens douteux. Mise en scène – Vidor bonne. Interprétation – Rite Hay-worth, Glenn Ford, Macready, Colleia bien. Note – Départ d’une extrême puissance, faisant bien augurer de la soirée ; malheu-reusement, le ton ne se soutient pas et le film senlise dans une action assez alambiquée et sans grand intérêt. Tant pis I (Al Adultes seulement. (B) Toutes personnes. Le Directeus.Géraut OLIVIER Nene epzg,.-il-