Une assiette décorée par Colette Guéden. LE SALON DES ARTISTES DÉCORATEURS par OLIVIER QUÉANT. pLUS complet que celui de l’année dernière, groupant cette fois très heureusementl’una-nimité des décorateurs, le Salon de 1947, tel qu’il nous est présenté par son président, M. René Gabriel, apparaît aussi plus intéressant, plus substantiel. L’effort — moral et financier —que représente de nos jours chaque participation mérite beaucoup d’intérêt et de sympathie. Nous aborderons donc la critique de ce Salon en toute impartialité, nous excusant de ne pouvoir citer les noms de tous les créateurs dont nous avons aimé les oeuvres ; le choix des photographies publiées sur ces pages est, à lui seul, un palmarès, et ces images en diront beaucoup plus à nos lec-teurs qu’un long rapport… Notre impression d’ensemble, quoique meilleure que celle de l’an passé, demeure, au fond, la même, et l’auteur de certain récent article intitulé les Forces pures se voit obligé de se répéter pour être sincère : le manque de sobriété est la note dominante chez beaucoup d’artistes, qui sur-chargent et compliquent trop. Nous persistons à penser que s’il veut — et il le veut — lutter contre l’ancien dans l’inclination du public, l’art moderne doit chercher sa formule dans la sobre utilisation de beaux bois naturels, dans la simpli-cité des lignes, dans la fraîcheur et la gaîté des tons. La plupart de ceux qui se sont écartés de ces principes, qui ont voulu faire du somptueux ou 54 Pour présenter d’une façon originale ses clairs tissus imprimés, Paule Marrot a conçu cette charmante façade d’une « maison des champs n au toit rouge surmonté d’un épi de faîtage.