FILM FRANÇAIS D’ACTION (B) BATAIL-LON DU CIEL (second épisode). — Cadre -La Bretagne, au moment du débarquement. Sujet – Les efforts conjugués d’un bataillon de parachutistes français es du maquis local pour arrêter la marche à la côte des réserves allemandes. Mise en scène- Esway toujours vigoureuse et colorée ; quelques longueurs. Interprétation – Blanche, Nassiet, Bessières, Lefèvre, Wall, Pierre-Louis, Le Gall, Janine Crispin, Mendaille, etc.tous excellents et bien à leur place. Note- Cette seconde partie du film me paraît un peu moins dense, un peu moins liée que la première. Elle reste cependant puissamment évocatrice et très émouvante par instants. Les images, toujours belles, ont parfois une grandeur sauvage qui étreint dans sa simplicité. ‘ DRAME DE CONSCIENCE AMÉRICAIN (A) AMES REBELLES (V. O.). — Cadre -L’Angleterre pendant la guerre. Sujet -Un soldat anarchisant déserte pour ne pas défendre une société qui l’écceure. Il est ramené à de meilleurs sentiments par la grâce d’une jeune fille o évoluée r de l’aristo-cratie. Mise en scène – Litvak :correcte. Interprétation – Tyrone Power, Jean Fon-taine : sympathiques. Note – Film attardé de propagande en faveur du devoir civique et militaire, d’une conscience ingénue qui fait sourire ennu … quand elle n’ie pas. Les cou-plets sur le patrie et l’égalité sociale sont absolument indigestes. La situation de cette jeune fille de bonne famille qui part « en tout bien tout honneur » avec un homme suspect est hypocritement équivoque. WESTERN AMÉRICAIN (B) : POURSUITE INFERNALE (V. O.). — Cadre – Petite ville du Far-West américain au siècle dernier. Sujet – Un vol de bestiaux et les représailles qui s’ensuivent. Mise en scène – Ford beau-coup de vigueur, mais trop de temps morts. Interprétation – Fonda, Mature, Linde Dar-nellcomposent intelligemment leurs person-nages. Note – Action brutale, colorée ; mœurs primitives ; règne du revolver ; cascade impressionnante de morts ; revirements amou-reux puérils ; très belle photographie, dont le clou est la prise de vues en mouvement d’une diligence roulant à tombeau ouvert. COMÉDIE FILMÉE BELGE (A) : LE COCU MAGNIFIQUE. — Cadre – Un village fla-mand. Sujet – La jalousie maladive d’un homme, bourreau de soi-même et des autres. Mise en scène Demeist honnête. Inter-prétation – Barrault se rappelle trop qu’il est bon mime ; Maria Mauban : assez bien son personnage. Note – Quelquesextérieure ne suffisent pas à faire d’une pièce un film. Ensemble statique, massif, pesant. Une erreur de plus…  » (A) Adultes seulement. (B) Toutes personnes. (V. O.) Version originale sous-titrée. L LE MOU JOUR DE COLÈRE Drame danois (V. O.I. Dans la grisaille et la médiocrité d’inspiration où emble s’enliser curieusement le cinémb, inter-national, ce film tranche violemment par sa vigueur et sa concentration douloureuse. Des défauts, il en a, mais ses qualités me paraissent l’emporter nettement. Le tremplin de Jour de colère, c’est la sorcel-lerie. Une vieille femme est conduite eu bûcher. Se dernière parole est pour maudire un pasteur protestant qui aurait pu la sauver et s’y refuse. La malédiction est tôt ratifiée par les puissances infernales : la très jeune femme du pasteur est elle-même fille de sorcière et soudain le don maléfique, le don d’envoûtement se révélé en elle. Elle en fait aussitôt usage pour se débarrasser d’un mari gênant… L’homme meurt, sous l’action combinée du sortilège et du saisis-semons qu’il ressent quand sa femme lui jette brutalement à la figure qu’elle est la maîtresse du fils qu’il eut d’un premier lit, Toutefois, les effets de la malédiction ne s’arrêteront pas là la mère du pasteur convainc sa bru du crime de sorcellerie. Celle-ci finira sa courte vie sur le bûcher, comme l’autre. Ce sombre drame se déroule sur un rythme lent, majestueux, imposant. 011 peut reprocher, en bonne justice, à cette lenteur voulue d’être parfoisexcessive, de ralentir exagérément l’action. Toutefois, Dreyer a su tirer de ces silences, de ces regards appuyés, immobiles une force d’évocation étonnante des pensées secrètes d’un être qui nous dispense de longues explications orales. L’atmosphère gagne aussi en densité, en lourdeur écrasante, à ce silen-cieux, minutieux travail de camera. Tout est étudié avec un soin infini dans ce film, âpre et violent sous sa raideur et son impassibilité puritaines, et l’inspiration est puisée aux meilleures sources. Le sélection des costumes, composant une sévère symphonie en noir et blanc ; les coulées de lumière crue sortant brutalement un personnage de la pénombre ambiante ; la rigide netteté des intérieurs sont de Rembrandt, tandis que le supplice de la sorcièe, liée à une échelle que l’on bascule dans le brasier au chant du Dies irm psahnodié par des lèvres enfantines, est d’une grandeur sauvage, hallucinante qui évoque irrésistible-ment les torturés de Goya. Une scène, par parenthèse, que l’on n’oublie pas facilement ! L’interprétation est d’une sobriété et d’une scérité d’accent dignes du sujet. Anna Svierker, lainsorcière, atteint au pathétique dans sa peur de la more avec des moyens infiniment simples ; Lisbeth Novin, la jeune femme, a une vie inté-rieure ardente qui s’exprime avec une force retenue étonnante. Les autres sont parfaitement dans la note. Un film étrange, une œuvre hem série, sans concessions aux considérations dites comme, cistes; une oeuvre qui mérite mieux que l’estime. MARCEL LASSEAUX. COMÉDIE HUMORISTIQUE ANGLAISE (B): PIMPERNEL SMITH (V. O.). — Cadre -Un collège de Cambridge ; divers lieux sup-posés d’Allemagne.. Sujet – Un professeur d’archéologie, de l’apparence la plus inoffen-sive, s’est donné h tâche de faire évader des prisonniers politiques internés dans des camps de concentration allemands à la veille de la guerre. Mise en scène – Leslie lloward : une nonchalance pleine de saveur. Interprétation – Leslie Howard une finesse et une mesure charmantes ; excellente nsemble complémen-taire. Note – Filin très agréable par son hu-mour discret, qui ne sera peut-être pas goûté de tout le monde pour sa discrétion même. Nous sommes loin, évidemment, de l’ironie à remporte-pièce américaine. Les Allemands sont moqués s aucune vraisemblance mais si gentiment !ans … FILM AMÉRICAIN D’ESPIONNAGE (B) : 13, RUE MADELEINE (V. O.). — Cadre – Washington, Londres, Le Havre. Sujet -La formation des agents secrets américains et leur lutte avec leurs e collègues » allemands. Mise en scène – Hathaway simple, sans grand éclat. Interprétation – Cagney bon bouledogue, tenace et combatif ; Annabella Gent gentiment un rôle effacé. Note – Un film d’espionnage honnête mais asses banal, nulle-ment de la veine de 52, Rue. Les révelatiom en fait de technique secrète du contre-espion-nage sont minces. COMÉDIE DRAmATIQuE SENTIMENTALE AMÉRICAINE (A; LA VALSE DANS L’OMBRE (V. 0.). — Cadre – Londres, pen-dant la guerre de 1914-1918. Sujet – Une jeune danseuse croit son fiancé tué à la guerre elle se tue de désespoir quand il revient sain et sauf, parce qu’elle a versé entre temps dans la basse galanterie, « poussée par la misère» !… Misa en scène – ôlervin Le Roy souple, harmonieuse, excellente. Interpré-tation – Robert Taylor parfait ; Vivien Leigh admirablement pathétique et d’une na’fivete si fraiche! Note – Un fâcheux roman-feuilleton à la Eugène Sue, d’une sentimen-talité fausse à crier d’horreur, mais supérieu-rent réalisé et interprété. Un film prenant etemémouvant, malgré ses poncifs. FILM CHANTANT FRANÇAIS (D): LE CHAN-TEUR INCONNU—Cadre- Un Portugal sup-posé et le Côte d’Azur. Sujet – Un chanteur amnésique, vedette de la radio, est iden-tifié un jour par comparaison avec de vieux disques oubliés. Mise en scène – Cayatte assez adroite, languissante sur la fin. Inter-prédation -Ti. Rossi… est Tirso Rossi ; Nat, Bessières bien Maria Mauban : asse terne ; Lilia Vetti jolie, intéressante. Note- Film ni meilleur ni pire que tant d’autres de mémo farine. De nouvelles chansons, et même une mélodie de Chopin, s’il vous plaît ! On s’étonne un peu de trouver Tino Rossi bom-bardé chanteur de e grand opéra e…