VASE EN CRISTAL TAILLE. CUT CRYSl’AL VASE. assurer désormais la consommation de ces produits forestiers, de créer une verrerie, où le feu jouait un rôle principal. Il pla-ça cette fabrique sous la protection de Sainte-Anne à qui elle emprunta son nom. Mais à cette aide céleste, il ajouta une aide matérielle indispensable, en s’associant avec le capitaliste Léopold, et l’industriel Antoine Renault. Ce dernier restait, après la mort de Léopold, seul propriétaire de cette usine où l’on pratiquait la taille et la gravure du verre. Le verre répondait au dix-huitième siècle à deux principaux emplois, la gobele-terie et le luminaire. Des lustres nom-breux, véritables bouquets avec les tiges des bougies et les fleurs des flammes ardentes, pendaient au plafond, pour l’éclairage et l’orne-ment des salles. Les reflets des plaquettes de cristal se mêlaient dans les dîners, au scintillement des bijoux sur les gorges des femmes parées de leurs robes à paniers, à l’éclat des broderies sur les habits des gentilshommes, si élégants sous leurs perruques à queues. Les gravures de Gabriel de Saint-Aubin, de Moreau le Jeune, entre autres, nous ont laissé d’éblouis-santes images de ces festins sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. La Révolution, qui termina le chapitre de la douceur de vivre dans l’histoire de notre France, entraîna la faillite de la verrerie de Baccarat. Les ventes s’étaient tout à fait raréfiées et le personnel avait été dispersé ! Les guerres de l’époque de l’Empire, ne rame-nèrent pas naturellement la prospérité de cette industrie, et il fallut attendre l’an 1816, pendant lequel un M. d’Artignes, cristallier à Voneche, en Belgique, décida de s’installer en France pour remédier à l’interdiction d’écouler ses fabrications dans notre pays. Il se rendit donc acquéreur de la verrerie vosgienne pour y produire du cristal à base de plomb. Plus d’un lustre après, en 1822, MM. Godard et Cie, succédant à M. d’Artignes, constituaient la Société anonyme des Cristalleries de Baccarat. C’est cette compagnie qui en assure encore de nos jours d’exploitation. Dans cette moitié de notre vingtième siècle,