NATURE MORTE, PAR SARINN. MOBILIER ET DÉCORATION La peinture française du XIX° siècle, au Louvre. —Les salles Daru, Denon et Mollien, qui abritaient jadis nos peintres des xvna et xvine siècles, viennent d’être rouvertes au public. Avec un aménagement architec-tural • légèrement modifié, comprenant surtout de place en place des colonnes jumelées, ornées de statues, elles sont consacrées maintenant à notre xixe siècle. C’est David qui domine la première, entouré par ses élèves et ses émules, de Gros à Girodet et à Prudhon. Puis viennent les premiers réalistes, Troyon, Courbet. La dernière salle contient les roman-tiques. On sait que l’impressionnisme reste au Jeu de Paume, tandis que les premiers siècles de l’Ecole française iront dans les salles qui entourent la Cour Carré, au deuxième étage… quand les crédits permet-tront de les y installer. * Francis Gruber, à la galerie Roux Rentschel. Une réunion d’ceuvres bien choisies, simple préface- cepen-dant, souhaitons-le, d’une rétrospective plus complète, rappelle déjà fort heureusement le talent de ce peintre sensible qui sut être très intensément de son époque, tout en continuant à représenter la nature, et dont les manières parfois assez libres qu’il prenait avec elle, issues de son rêve, ne faisaient que lui prêter un charme de plus, charme mystérieux. Fernand Léger, au Musée National d’Art Moderne. Quatre-vingt-dix toiles, des dessins, des maquettes résument et éclairent curieusement Pœuvre du peintre, de ses débuts, en 1905, à nos jours. On tend aujourd’hui à l’isoler du cubisme qui n’a vraiment pas de chance, renié par les uns, abandonné par les autres et parmi les tenants duquel, lorsqu’il apparut, on rangeait sans hésitation Fernand Léger. Au vrai, celui-ci, à la lumière de cette exposition, montre, aux temps héroïques d’avant 1914, une certaine hésitation, partant d’une interprétation de la nature très céza-nienne pour évoluer entre des assemblages de formes géométriques barrées de couleurs pures et des compo-sitions où, parmi de vagues allusions à la réalité, appa-raissent d’assez visibles éléments de machines. Mais, après la guerre, et peut-être sous l’influence de celle-ci, on le voit s’orienter nettement de ce côté. Peu à peu, un monde mécanique, un monde suggéré par l’actuelle ambiance, s’installe sur ses toiles. Ses figures mêmes ressemblent à des automates. Cependant, ses qualités de peintres s’affirment dans les simples accords de ses coloris, dans l’équilibre des lignes et des formes surtout. Ce sont elles désormais, quoi que l’on puisse penser du côté systématique de son art, qui font naître l’intérêt, aussi bien dans les périodes plus libres où il crée des assemblages inattendus d’objets lancés à travers l’espace que dans l’ardent mouvement de ses productions américaines, et dans le calme revenu de ses dernières œuvres groupes de figures, natures mortes, harmonieusement ordonnées où décidément se confirme son goût pour_la décoration murale.