L’ACTUALITÉ ARTISTIQUE Soieries japonaises anciennes et modernes, au musée Galliera. — Avant de regagner son pays d’origine une intéressante collection, envoyée par le Japon à l’occasion du s Congrès international de la soie s qui s’est tenu en juillet, à Lyon, Paris et Strasbourg, s’est abritée, pendant quelques jours dans la grande salle du Musée Galliera. Avec les tissus vestimentaires et d’ameublement : façonnés, brochés, impressions légères, lourds brocards enrichis d’or et d’argent, fluides et impalpables pongées, on nous a montré de somptueux costumes : kimonos, robes de cour, de fêtes, de théâtre aux longs plis Craillants, hautes ceintures chatoyantes. Là dessus on pouvait suivre l’évolution du décor, fait de petits motifs réguliers pour commencer, palmettes, rosaces, entrelacs, signes héraldiques, s’élargissant peu à peu, aux XVe, XVIe siècles, en de plus amples dessins, fleurs, animaux fantastiques, scènes ou paysage, atteignant à la fin une fantaisie de plus en plus libre, simple feuillages, vols d’oiseaux, nuées dans le ciel. Cà et là se laissaient voir quelques influences occidentales, assez banalement traduites, à vrai dire, dans des compositions qui ne valent pas les modèles spécifiquement japonais. Démonstration profitable au demeurant et qui doit partout servir, comme le Congrès lui-même, à provoquer dans les pays de la soie, la restauration de l’outillage et une production intensifiée de la matière. Des efforts ont été tentés en France à’cet égard, jusqu’ici infructueux, mais que l’on aurait tort d’abandonner. C’est le seul moyen de faire baisser des prix actuellement prohibitifs. La douceur de vivre à la Galerie Bernheim.Gemie. Ce thème pour une exposition au profit de s l’OEuvre des détresses cachées s ressemble un peu à une gageure pourtant il n’est pas mauvais d’inciter les rares contemporains qui connaissent encore des heures supportables à ne pas oublier ceux pour qui elles se sont définitivement envolées. C’est l’âge classique de l’insouciance aimable, le XVIIIe siècle, qui est comme de juste le plus largement mis à contribution Fra-gonard, la mystérieuse et d’ailleurs éblouissante Fête de Saint-Cloud ; Watteau de Lille, Lancret, Selle, Marguerite Gérard, Trinquesse, Noel Halle, Hubert Robert, Boilly : parcs, danses, concerts champêtres. Naturellement aussi e la Belle Epoque a est rappelée par ses peintres : Bonnard, Vuillard, Renoir, Cézanne : réunions de famille, vies d’intérieur avec deux Tou-louse-Lautrec moins édifiants, d’autres toiles de Van Gogh, Utrillo, Van Dongen sortent un peu du sujet. Mais l’important pour les visiteurs est qu’on leur montre des couvre de qualité. LE 376• CONCOURS DE LA SOCIETE D’ENCOURAGEMENT A L’ART ET A L’INDUSTRIE Le 33°• Concours organisé par la S.E.A.I. à l’occasion du Salon des Artistes Décorateurs vient d’être jugé. Le Jury présidé par M. Paul DERVAUX assisté de Mlle Colette GUEDEN et de M. Jacques ADNET, POUVONS LIVRER A FABRICANTS DE MEUBLES CHENE Fournitures galbées, doucines pour chambres et buffets, type standard et sur dimensions importantes. Ets. R. SERVE à EYREIN (Corrèze). Vice-Présidents, MM. Daniel URRABIETTA, Rappor-teur et de Mme Paule MARROT et MM. Paul BRETON, Georges CASTELAIN, Jean CORRET, Michel DUFET, Bernard DUNAND, Paul FAR-GETTE, Maurice FLAMENT, Edmond HONORE, Jean IMBERT, Jacques LENOBLE, André MERCIER MOTTHEAU, Léon PASQUIER, Membres, a attribué les récompenses suivantes : Plaquette d’honneur M. Paul BONNET, (reliures). Plaquettes dorées MM. Jean FOUQUET (Bijoux), LAFAILLE (ensemble) Max INGRAND (glace décorée) rappel. Plaquettes argentées Mme Germaine de COSTER (gravure sur bois), A. CAILLAUD (tapisserie), Maurice FREDERIC (livre), POUCHOL (céramique). Plaquettes de bronze Mlle Françoise ADNET (tapisserie), JACQUEMIN (pointe sèche), Pierre POTHIER (tapisserie), André PRESTON (ensemble), Rémy HETREAU (eau-forte), G. JOUVE (céramique). Mentions MM. VASSILIEF (tapisserie), Mmes Odette LEPEL-TIER (Bustes), Linn ZERVUDAKI (lit d’enfant), Louis DELACHENAL (céramique), Mme Paule AUBRY (tissus d’ameublement), Jean COLIN (Typographie) LAVIGNE (ferronnerie), Jacques QUINET (ensemble). Plaquettes réservées à des Industriels Dorée M. Jacques BOURGUILLON (Poterie). Argentées MM. COMERA (installation de cuisine) et André MOUSSART (tapis). Prix Henry-MERCIER de 5.000 fr. M. Renan de la GODELINAIS (ensemble). Un livre d’art Jacques Admet, par Louis Cheron-net. La carrière si bien remplie déjà de l’artiste, du décorateur qui n’a pas quarante ans, est fort perspi-cacement mise en lumière par l’auteur. Les débuts de Jacques Adnet, au sortir de l’Ecole des Arts décoratifs à la Maitrise où il travaille avec son frère Jean, sous le contrôle de Maurice Dufrêne, les premières recher-ches dans le bibelot, la variété de ses envois à l’Expo-sition de 1925, puis sa prise en main de la Compagnie des Arts français, ses heureuses initiatives dans cette maison où il s’entoure d’une équipe d’artistes sensibles, clairvoyants, jusqu’à la dure période de la guerre qui suscita chez lui des réactions logiques, fécondes, cette étape laborieuse d’un quart de siècle apparait comme une route droite, claire, dont Louis Cheronnet a fort habilement fait ressortir les caractéristiques. Les atmosphères, conclut-il, les ambiances d’Adnet sont profondément humaines parce qu’on y sent de secrètes correspondances de tous les arts entre eux et une rare mesure poétique tout autant qu’un sens de l’usage, le tout évoquant et magnifiant la Beauté de la vie quotidienne. n Quarante deux reproductions éclairent et complètent le texte. René CHAVANCE. COLLABORATEUR DE LA REVUE cherche APPARTEMENT 3 à 4 pièces. Faire offre à SÉGUR 24-05, 76, Avenue de Suffren. Le Gérant Edmond HONORÉ 31 trimestre 1948. PRINTED IN FRANCE Lang, Plancltong et Cie 50, rue du Poteau Paris Ms) — 3,1010