3S MOBILIER ET DÉCORATION L’ACT », ALITÉ ARTISTIQUE David au Musée de l’Orangerie. — Pour célébrer le bi-centenaire de la naissance de Louis David, plusieurs manifestations ont été organisées. Au château de Versailles on a reconstitué la s Salle du Sacre s en installant avec un tableau de Gros La Bataille d’Aboukir et le Serment des Aigles de David lui-même ; une réplique, récemment acquise du Couronnement ou du Sacre dont la première version avait été portée au Louvre en 1889. Cette version qui, d’autre part, avait émigré pendant la guerre vient d’être remise à sa place au musée. Enfin une exposition temporaire reunit à l’Orangerie, un très bel ensemble des œuvres du maître, empruntées non seulement au Louvre et aux collections publiques de France, mais aux collections prisées et aux musées étrangers, ceux des Etats-Unis, ceux de Belgique surtout. On peut dire que David y apparaît sous ses aspects les plus divers : admirateur sincère de l’aca-démisme à la Boucher, avec ses compositions du concours de Rome, comme Antiochus ; initiateur d’une réaction totale avec ses grandes toiles comme les Horaces, portraitiste avec de nombreuses et perspicaces effigies, de Sériviat à Madame Récamier, peintre d’histoire avec Bonaparte au Mont Saint-Bernard, mais plus encore peintre tout court, rien que peintre, un des côtés de sa vigoureuse personnalité auquel peut-être on pense le moins et que mettent en lumière les savantes opérations de nettoyage récemment pratiquées sur un certain nombre de ses tableaux par les restaurateurs du Louvre. Les observations des experts ne sont pas toutes d’ailleurs àson bénéfice. Elles soulignent l’affaiblissement de son talent vers ses vieux jours et lui ravissent la paternité de quelques ouvrages célèbres comme les Trois dames de Gand et la Maraîchère. Les ateliers du goût, au Pavillon de Marsan. —Cette exposition, inspirée par notre confrère Louis Chéronnet, se présente sous l’égide du s Cercle d’échanges artistiques internationaux s, avec le con-cours de l’Union centrale des arts décoratifs s. Elle tend a nous prouver la pérennité des vénérables industries d’art parisiennes, démonstrations qui frise le tour de force, on en conviendra si l’on songe aux restrictions que subit depuis des années notre produc-tion de luxe. On a pu l’accomplir grâce aux ingénieuses ressources dont s’est enrichi entre temps l’art du vitrinier afin, justement, de parer à ces insuffisances. C’est donc surtout une exposition d’étalages, souvent fort réussis, du reste amusant fouillis de la boutique du tapissier d’autrefois, pittoresques mises en scène des Voitures versées pour la malleterie et les nécessaires de voyage anciens, originale suggestion des Soupers interrompus pour l’histoire du décor de la table et, Par René CHAVANCE après quelques beaux meubles de décorateurs contem-porains, savants assemblages de formes, de couleurs et de matières, pour la présentation des tissus, des parfums, des bijoux et des toilettes créées par la haute couture qui terminaient le cycle avec des allures d’apothéose. La réouverture du musée de Sèvres. — Une réouverture très partielle encore. Le musée de Sèvres, en effet, le plus beau et le plus complet musée céra-mique du monde, si ses collections ont été, en majeure partie du moins, sauvées, a durement souffert dans sa bâtisse et ses installations intérieures. On voudrait en profiter pour rajeunir le cadre tout entier, in commode et désuet. Mais les concours nécessaires tardent à se manifester. En attendant, on a groupé, dans quelques salles, des pièces caractéristiques où le visiteur peut voir suggestivement résumée une large tranche de l’histoire de la céramique : poteries de Perse et d’Asie-Mineure, fatences hispano-mau-resques avec lesquelles s’introduit en Europe l’usage de l’émail stannifère. La majolique italienne nous amène, par l’intermédiaire des praticiens d’Outre-monts, aux grandes fabriques françaises Nevers, Rouen, Moustiers, Strasbourg, Marseille. Viennent ensuite les poteries vernissées du Beauvaisis et de Saintonge qui annoncent Bernard Palissy et sa curieuse production. La porcelaine termine le tout, porcelaine tendre et porcelaine dure, laquelle aboutit à Sèvres ême. L’Iran au Musée Cernuschi. — La présentation d’art iranien, qui occupe actuellement les salles prin-cipales du musée Cernuschi, est comme une première application du principe des échanges internationaux préconisés au Congrès des Conservateurs de Musées qui s’est tenu en juin à Paris. La plus grande partie des pièces exposées appartient au Musée de Téhéran. Pour le reste, prêté par des collectionneurs américains et français, il témoigne de l’ami, ité des archéologues en Iran. L’ensemble est. en effet. composé des plus récentes et des plu, précieuse, trouvailles des fouil-leurs. Sans prétendre l’hist., I. histoire tout entière de l’art iranien, il apporte ft elle-ci une remarquable contribution qui s’étend sur quatre ou cinq millé-naires et ouvre des perspectives inconnues notam-ment sur les bronzes du Luristan, sur les influences lillites et préhelléniques qui se sont produites dès le ite siècle avant notre ère dans le Mazandaran, tout en appuyant par de nombreux exemples trou-vés à Gurgan l’admiration des connaisseurs pour les céramiques et les verreries musulmanes.