On peut dire que la maison Meunié aura servi d’entraî-neur. C’est parce qu’elle faisait partie du peloton de tête, et quand il y avait du risque et du courage à adop-ter cette attitude, que d’autres fabricants se sont décidés à écouter la leçon des décora-teurs modernes. En 1925, elle s’était adjoint un artiste du plus haut mérite, Edouard Benedictus, disparu prématurément. Il était doué d’une sensibilité souple, riche et raffinée. Il avait un profil de Valois et dégageait une aristocratie et un charme singuliers. Sa conversation reflétait une vaste culture et une ingénio-sité toujours à l’affût. Il s’était attaqué à diverses matières, comme le cuir et le métal. La curiosité de son esprit l’avait aussi porté vers les applications scientifiques; il avait mis au point de curieuses découvertes. Il était enfin devenu un décorateur d’étoffes d’une originalité et d’un goût également excep-tionnels. Quelques-unes de ses compositions apparais-saient comme des modèles. Tel est le cas, par exemple, de ces admirables Jets d’eau, d’une si somptueuse dignité, qui, dans le grand salon de l’ambassade de Rapin, furent une des belles réussites de 1925. Aujourd’hui, la maison Meunié fait appel à une pléiade d’artistes, jeunes pour la plupart, en tête desquels il convient de pla-MOBILIER & DÉCORATION 5,5 PAVILLON DE L’ARCHITECTURE PRIVÉE. ENSEMBLE DE P. MONTAGNAC. FAUTEUIL RECOU. VERT DU TISSU •• LES ARABESQUES « . DESSIN DE Mme RIEPPEL. TAPIS POINT NOUÉ, DESSIN DE MONTAGNAC. ÉDITÉS PAR P. MBUNIE & C’