500 MOBILIER ç DÉCORATION SERVICE CHINON imposait d’autres dispositions que la méthode du moyen âge, transformant d’immenses tréteaux en véritable buffet, où chacun puisait à sa guise, dans les plats d’un service, plats richement décorés et placés entre des surtouts massifs et de lourds chandeliers. Déjà, l’usage de dresser le couvert dans n’importe quelle salle allégeait peu à peu services et candélabres. Au siècle de Louis XV et de Louis XVI, collations et soupers prirent une allure volante qui exigeait porcelaine fine, verrerie fragile et argenterie de qualité. Le bourgeoisisme du XIXe siècle, qui inventa la salle à manger par une spécialisation de la salle commune, réservée soudain aux agapes des « maîtres », conféra une dignité compassée aux repas. La suspension remplaça le lustre du salon, mais écrasa la table, trônant au milieu de la salle et déjà alourdie d’un couvert évoquant quelque banquet. Tout incarnait non point le robuste appétit des chasseurs d’autrefois, ou la gourmandise aiguisée des invités du Régent, mais le respect paysan de la nourriture. Nous avons donc assisté, durant un siècle, à une série d’évocations assez malheureuses dans l’art d’orner une table… et les recherches n’évitaient