L’ESTAMPE MODERNE PAR RENÉ CHAVANCE ro IL y a le bibliophile et il y a l’amateur d’estampes. D’op-préciables différences les séparent, encore que leurs amours s’adressent à peu près au même objet. Tous deux sont gens de cabinet et tous deux collectionneurs. Mais tandis que, chez le premier. voire le plus austère et qui s’attache d’abord à l’architecture de la page. le démon littéraire ne manque pas de s’insinuer, le second s’aban-donne uniquement et sans réserve au plaisir visuel. L’ama-teur d’estampes. lel que Daumier nous le fil voir, c’est cet homme penché sur un carton et qui détaille d’un mil extasié les feuilles noires et blanches qu’il en tire une à une. Pareillement, l’artiste qui gravé une estampe -réservée. co me dit M. Beraldi. à l’encadrement ou à la vie secrmète du portefeuille, se laisse plus librement que le déco-rateur du livre, aller à son inspiration, soucieux avant tout d’accorder de belles lignes et de belles valeurs en faisant vibrer la lumière, Au vrai, les mèmes noms se retrouvent en général au bas dcs  » vignettes  », ainsi qu’on les appelait jadis. et des feuilles volantes. Pourtant l’extraordinaire vogue de l’édition de luxe a quelque peu détourné des secondes les graveurs, au profit des premières. Pst-ce à dire qu’on accroche moins d’estampes au mur et qu’on ne les collectionne plus ? Pour ce qui est de la décoration des intérieurs, je crois au contraire que jamais la gravure n’a été plus indiquée qu’à présent. Dans les logis contemporains sobrement ornés, où dominent les plans sévères et les harmonies de Ions neutres, les images en noir et blanc mettent des notes discrètes et qui s’accordent fort bien avec le caractère de l’ensemble. Il parait en revanche que le nombre des collectionneurs, des vrais. ceux qui réunissent minutieusement l’ceuvre complète d’un graveur. diminue chez nous. Mais il augmente à l’étranger où s’en va. m’a-I-on confié. plus des trois quarts de notre production. Si les amateurs français y perdent matériellement. qui pourraient bénéficier de la future plus-value de leurs portefeuilles, il faut bien reconnaître que cette diffusion d’épreuves à travers le monde ne peut avoir que des conséquences heureuses pour notre propagande artistique. CtIMIJIMJ2A. » »* »..=IMItIgg2=elegy JACQUES SIMON VUE PANDHAMIQUE DE CHARTE E S