Au bout de cette allée se trouve un rond-point au milieu duquel une statue de marbre détache sa blan-cheur. C’est ce rond-point qu’il faudra éclairer par des réflecteurs posés au bout de l’allée et cachés derrière les arbres qui la bordent. Ce sera d’un effet très pittoresque. Ci-dessous deux vases de fleurs posés sur des piédestaux conçus de telle sorte qu’une plaque de verre ferme le côté dirigé vers la villa. Une forte source de lumière y est enclose. Elle éclaire naturellement de façon très vive les sobres torchis garnis de vigne vierge de la maison. CWBERT La fontaine, dont l’eau s’irradie de mille re-flets, reçoit !a lumière d’un fort réflecteur ca-ché parmi les branches de l’arbre qui, le jour, iui dispense son ombre. Supposons par exemple que le fond d’une allée en cul-de-sac soit garnie d’un massif d’arbustes étagés : un ou deux réflecteurs d’angle en tôle émaillée dissimulés derrière des troncs d’arbres donneront à cette ver-dure une apparence irréelle, d’autant plus intense que Vallée demeurera obscure. Choisissons plus loin quelques arbres beaux par leur essence ou par leur déve-loppement : nous logerons autour de chacun, à 2 mètres du sol et à 0 m. 50 au moins du tronc, deux ou trois petits réflecteurs éclairant les frondaisons. La lumière filtrera à travers les feuilles et sera même réfléchie en partie vers le sol. Beaucoup d’allées de l’Exposition Coloniale de Paris étaient éclairées de la sorte. Si votre jardin possède une statue ou un motif architectural quelconque, un vieux pan de mur recouvert de lierre par exemple, la lumière de quelques réflecteurs dissimulés dans l’herbe, comme l’indique notre croquis, créera un effet décoratif ravissant. Enfin, si vous avez la chance d’avoir une fontaine ou un plan d’eau. vous réaliserez de curieux effets en disposant la lumière de manière à la faire jouer dans l’eau, soit au moyen de réflecteurs placés à l’extérieur, soit au moyen de lampes fonctionnant sous 6 volts, à l’aide d’un transformateur, et que l’on peut impunément plonger dans l’eau. Le but de ces quelques lignes était de montrer que l’éclairage des jardins n’est pas, comme on le croit trop souvent, réservé à des propriétés de grand luxe mais que, bien au contraire, qui a la chance de posséder un coin de terre, quelques arbustes et quelques arbres peut s’amuser à y créer la nuit venue des effets inattendus qui le sur-prendront. En agissant de proche en proche, c’est-à-dire en éclairant successivement les différents plans, on sera charmé de la beauté insoup-çonnée du site le plus banal. Les chaudes journées d’été endorment la vie du jardin qui reprendra tout son charme le soir venu dans la fraîcheur et la lumière. J. CHAPPAT. 41