Ph,,! ` 1,1 Deux Projets de Gaudissart Mous avons souvent souhaité ici-menu, l’union 11 des trois arts, peinture, sculpture, architec-ture, et regretté que les peintres, les sculpteurs et les architectes, au lieu de coordonner leurs efforts, s’obstinent à travailler chacun de leur côté, abstraction faite de toute destination. Il en est résulté beaucoup de tableaux, de statues, et de plans qui encombrent les salons, et dont personne ne sait au juste ce qu’ils sont devenus dans la suite. Voici que M. Gaudissart a tenté de surmonter des difficultés qui auraient paru insurmontables à la plupart de nos contemporains. A vrai dire, il nous avait préparé à cette surprise; depuis longtemps, il proposait à notre admiration des sculptures et des peintures à la fresque, où on le voyait pénétré de cette idée que l’art n’est pas simplement un divertissement pour amateurs, mais qu’il a un but, et — pourquoi ne pas employer ce mot — une utilité. Mais il ne s’agissait encore que de mor-ceaux, où le peintre et le sculpteur affirmaient ce dont ils étaient capables, en même temps qu’une recherche de l’arabesque, de l’ornement lumineux que foraient les êtres et les choses représentés. Les deux projets que nous avons vus dans son ate-lier précisent les mêmes tendances, dont ils sont les exemples achevés. I. UN DE REPOS l’OUR UN JARDIN Evidemnient, NI. Gaudissart, qui est un latin, a songé à la Méditerranée, et le jardin idéal de ce salon de repos, pourrait bien se trouver en Pro-vence ou en Languedoc. Cela nous donne une indication générale sur le climat et les circonstances physiques qui doivent être d’un grand poids dans les décisions d’un architecte. Un mur de forme circulaire, légèrement elliptique, supporte une coupole très surbaissée, qui laisse pénétrer le jour, à la partie centrale, par une lucarne. Sauf la porte d’entrée, sauf la lucarne, — le mot est bien vulgaire pour exprimer ce qu’il y a de poétique, de fluide, de mystérieux dans cette entrée de la lu-mière, — le mur est plein : recherche de la pé-nombre, refuge contre la clarté trop vive du dehors, nous voilà fixés ; nous sommes certaine-ment dans le Midi de la France, dans un pays qui n’a jamais été très loin de la Grèce. Quatre niches pareilles aux absidioles des églises, corrigent ce qu’il pourrait y avoir de monotone dans cette façade, même envahie par les roses et les plantes grim-pantes; et, tout autour de la corniche, court une frise traitée en bas-relief, à même la pierre, où les formes humaines épousent les formes architectu-277