L’ART ET LES ARTISTES App. a S. M. le IfirIA. PONTE DEL ANGELO Lui, le peintre du gris, amoureux des forêts et des arbres, (car il a peint des dessous de bois exquis), lui, l’émule, le contemporain, à quelques années près, d’artistes dont la mémoire est trop délaissée et qui se greffèrent à l’école de Jules Dupré et de Rousseau Hanoteau, Karl Boodmer, Rapin, Amé-dée Besnus, Saint-Marcel, dessinateurs et peintres consciencieux devant la nature et la majesté des hautes futaies, le voici, lui, Alfred Smith, devenu tout à coup l’apôtre fervent, convaincu de la vraie lumière, se révélant orientaliste et parcourant, plein d’une juvénile ardeur de conquérant, animé d’un bouillant enthousiasme, l’Italie, de Venise jus-qu’en Sicile!… Voilà une conversion presque sensa-tionnelle. Alfred Smith, naturellement, s’arrête à Pompéi, à Herculanum, s’éprend du caractère d’in-comparable grandeur de ces ruines célèbres; il peint des vestiges de portiques, d’entablements d’anciennes maisons romaines, se complaît à rendre la coloration de ces antiques témoignages d’archi-tecture, séduit par les jeux de la lumière striée, sur le sol et parmi les marbres polychrômes, de grandes ombres bleues et violacées… Mais c’est encore et toujours à Venise qu’il re-vient avec un attachement non dissimulé. Avec quelle religion, avec quel amour, M. Alfred Smith l’a étudiée sous tous ses aspects, à chaque heure du jour et de la nuit ! Guardi, Canaletto n’ont pas eu pour elle des regards d’amants plus passionnés et fidèles. Ils ne l’ont pas interprétée,—et Dieu sait pourtant quels joyaux d’art ils ont laissés à la postérité, — avec une joie plus intense. M. Alfred Smith, avec le même souci de con-struction qu’il apporte dans ses études d’arbres, a établi, avec son originalité personnelle, des façades de palais en bordure des lagunes de l’Adriatique, qui sont maçonnées, en quelque sorte, dans une 1,ate. lumineuse qui corse la valeur de ses oeuvres et leur vaut leur belle fluidité chaude et colorée. Je me rappelle avoir exprimé des éloges mérités dans mes «Sensations d’Art » sur d’aucuns de ses tableaux de Venise, exposés aux Salons de la » Na-tionale » — » Dans ses vues du Grand Canal, le malin, de L’Église Saint-Georges, le soir, la virtuo-sité sereine et sûre de l’artiste n’exclut pas de ses tableaux la riche ordonnance et les assises rigou-reuses des palais; et ses motifs se parent tous, sans effort, d’une belle carnation de lumière blonde. » D’autre part : e Cette Nuit de Venise retient le spectateur par l’impression de sa suave harmonie, par l’ambiance délicate dans laquelle l’artiste nous transporte, par la féerie de ce mystérieux décor, par la douceur de vivre qui émane enfin de ce beau tableau. » Ces menues citations ne concernent que la cen-tième partie de l’oeuvre considérable de M. Alfred Smith ayant trait à Venise et à Pompéï et dissémi-née un peu partout. Et il faudrait tout décrire. Le Ponte San!’ Angelo, qui appartient à S. M. le roi d’Italie; Coin de Rio, à S. M. la reine Marguerite; Coin de Rio, à S. M. le roi des Belges; ainsi qu’à de riches amateurs, tant en France qu’en Amé-rique. Rio della Guerra, L’Eglise Saint-Georg,es, le soir, Rio Ronge, Rio San Luta, Plane Saint-Marc par la pluie, Venise, impression du matin, etc. De Pompéi La Maison d’Adonis, La Maison d’aphée, Le ]’Orna. Des figures en plein air, décorant l’hôtel de M. Gounouilhou, à Bordeaux, en forme de triptyque, dont les panneaux re-présentent la Baie de Naples, le soir, Un Coin de Temple, à P1,111Pél, Venise, Lester de Lare à &tullier,- snr-Mer, ainsi que L’lle de Capri en deux pan-neaux,etc. Seulement, en raison de son tempérament AISON D’ORPHIE