L’ART ET LES ARTISTES que des documents historiques. Bourrit n’eut qu’une influence insignifiante sur l’école paysa-giste à Genève. » Déjà 1773, de la Rive, après avoir pendant trois ans copié et recopié les maîtres hol-landais, s’était aventuré à faire des promenades ar-tistiques. Plus tard, il visite l’Allemagne, l’Italie, la Hollande, se pénètre des oeuvres de Potter, de Claude Lorrain, du Poussin et en 18oz il exécute un grand tableau qu’il méditait depuis longtemps c’est la vue ou plutôt le portrait du Mont-Blanc. n’est que peu à peu que le paysage se localisa dans le « genre s alpestre, se débarassant des influences étrangères, éliminant les scènes pastorales pour rester ce qu’il devait être: la montagne peinte pour elle-même, véritable réalisation d’un art national où devaient s’illustrer Diday et Calame. Dès 1836, ces deux maîtres luttent d’animation avec un égal talent, pénètrent plus avant dans la montagne sau-vage, la connaissent sous ses aspects variés de calme ou de tourment et s’imposent définitivement au A. MAIRE! Vingt-trois ans plus tard, le peintre neuchâtelois Maximilien de Meuron, malgré ses longs séjours en Italie, réalise une autre page de la peinture alpestre «Le Grand Eiger s. Du jour où ce tableau fut connu, la cause du paysage alpestre était mo-ralement gagnée. Comme on le voit, la peinture alpestre n’était qu’accidentelle, elle restait isolée, et les peintres qui osèrent l’entreprendre restaient de par leurs études ou leurs maîtres reliés aux grandes tendances d’Italie, de France ou de Hollande. Ce I É BO ULIS grand public lors du Salon de 1839, où Calame exposa son fameux tableau : r L’Orage à la Hau-deck. » En 184o, Diday y répond par « Le Soir dans la Vallée », et en 1841 tous deux se classent égaux par l’obtention de la médaille d’or de pre-mière classe. Il y aurait beaucoup à dire sur le développement artistique de Diday et de Calame surtout, qui dé-passa son maître par la plus grande vérité de ses oeuvres, mais il ne faut ici que mentionner seule-266