L’ART ET LES ARTISTES GONZALES COQUES — RÉUNION DE FANIILLE les ranger parmi les peintres de natures morses. A côté de Snyders et de Fyt, déjà cités, il faut mentionner Adrien van Utrecht (t 599-1652), dont plusieurs œuvres cachées sous de fausses signatures font actuellement honneur à des émules plus haut cotés. Jean van Es et Pierre de Ring appartiennent à la même catégorie de peintres. Le jésuite Daniel Seghers (159o-1661) fut sur-tout le chantre passionné des fleurs, qu’il peignit avec la grâce et le fini des anciens miniaturistes. Et dans ses gracieuses guirlandes fleuries, Rubens, van Dyck, tous les meilleurs maitres de son temps se complurent à insérer des Madones, des Saints ou même des Portraits. Le succès de ce genre de pein-tures engagea toute une pléiade d’artistes à suivre son exemple. APRÈS RUBENS Parmi les peintres de la génération suivante, il nous reste à citer un mâle et noble artiste Jean Boeckhorst (1605-1668), que ses confréres sur-nommèrent, à cause de sa taille, e Lange Jan »; Col/. hlemberger. Boeyermans( t 62o-1678), qui se rapproche davan-tage de van Dyck et le portraitiste Pierre Meert (1619-1669). J. van Cleef (1626-17,16), qui s’assi-mila à un degré étonnant la manière de Rubens, mérite également d’être cité. On peut passer sous silence la plupart des pein-tres flamands du xviit’ siècle, car cette époque, si brillante pour la France et l’Angleterre, fut presque nulle pour l’art de la Flandre. Seul Pierre Verhae-ghen (t728-181 t), le peintre de Charles de Lor-raine et de Marie-Thérèse, révèle encore une brosse vaillante qui, au milieu de la décadence générale, garda vivace la tradition du genre de Rubens, dont il fut le dernier et digne continua-teur. Ses tableaux principaux sont à Louvain, sa ville natale, tandis que son chef-d’œuvre La Pré-sentation an Temple est conservé au musée de Gand. Joseph Suvée, né à Bruges (1743-1807), le pre-mier directeur de l’Académie de France à Rome, devait enfin réveiller de leur torpeur les artistes flamands, qui allaient bientôt saluer à Paris « le soleil levant de Louis David ». L. MAETERLINCK. (A suivre.) 256