la nature n’a pas ces aspects émail-lés, chimériques et artificiels. Son frère Pierre Breughel, dit d’Enfer (I 5 64-1 6 3 8), mérita ce surnom à cause de son amour pour les scènes nocturnes ou infernales, ois il se complut à peindre des effets d’incendie, aux flamboiements rouges, jaunes et verts. Les titres de ses tableaux trahissent cette prédilection Incendies de Sodome ou de Traie, la Délivrance des Aines du Purga-toire, Orphée aux Enfers, le Sac d’une Ville. Mais son mérite le plus certain consiste en ceci que, copiste fidèle des oeuvres de son père, c’est grâce à lui que le souvenir de nombre de pein-tures perdues de Breughel le Vieux nous a été conservé, par d’excellentes répliques. Parmi les nombreux imita-teurs du genre créé par les Breughel, il faut citer David Vinckeboom (t578-t629), qui peignit de pittoresques paysages qu’animent des bandes joyeuses de villageois; Abraham Govaerts (1589-1626) dont la touche, plus large que celle de ses ini-tiateurs, évoque de grands bois héroïques et des lointains bleus estompés de bruisse. D’autres paysagistes pratiquèrent, avec des pro-cédés plus larges et plus décoratifs, le genre propre à Rubens. Jean Wildens ( 586-1653) et Luc van Uden (1595-1672) lui servirent même de collabora-teurs, pour l’exécution des grands paysages qui constituaient les fonds de ses tableaux. Ils travail-lèrent aussi pour Jordaens, Snyders et Rombouts. Leurs œuvres personnelles sont assez. rares. Louis de Vadder, Luc Achtschellinck et Jacques van Arthois firent également à cette époque des sites champêtres pleins de brio et d’un coloris puissant, se rattachant à l’école du grand maitre anversois, tan-dis que Jean Siberechts et Jean-Baptiste Huysmans se montrent plus indépendants et plus novateurs dans leurs interprétations de la nature champêtre. LA PEINTURE FLAMANDE P1,1. air,,. VAN CRAESBEECK — LE CHRIST PRÉSENTÉ AU PEUPLE LES BATAILLISTES, LES NIARINISTES ET LES PEINTRES DE NATURE SIORTE Dans la phalange belliqueuse se rangent, après Jean Vermeylen, le peintre de Charles-Quint, et Jean Snellinck (1549-1638), qui occupa la même charge près de l’archiduc Albert, Pierre Snayers (n 592-1667) qui évoqua de son côté de main de maitre les péripéties de la guerre de Trente Ans. Corneille De Wael (t 592-1662) s’illustra égale-ment dans le même genre, où il ajouta peut-être plus de noblesse dans les attitudes et les physiono-mies. Le succès valut à ces bataillistes de nombreux imitateurs, parmi lesquels on cite Pierre Meulener et Robert van Hoecke, puis Charles van Falens et le chevalier Breydel continuèrent la même série au siècle suivant. Les marinistes sont plus rares en Flandre; quatre noms méritent seuls une mention Adam Wil-laeris, André van Eertveldt, Gaspard van Eyck et Bonaventure Peeters (1614-1682). Les peintres de gibier, de poisson et d’accessoires, à cette même époque, exécutèrent avec une telle fougue leurs ,groupements élégants, entremêlés de fleurs, de légumes et de fruits, que l’on hésite à 255