L’ART ET LES ARTISTES ADRIEN BROUWER — SCENE DE CABARET versel. Le Repas de l’Aigle, du musée d’Anvers, avec son gigantesque rapace aux ailes déployées dévorant sa proie, produit une impression intense. On croit assister à un assassinat. Le même sujet se retrouve à Cologne. Parmi les peintres de son école, il faut encore cirer J. van Hecke et Pierre Boel. Ce dernier eut lui-même pour élève David de Coninck, qui tra-vailla surtout en Italie. LES PAYSAGISTES Le paysage fut de tous temps une des gloires de l’école flamande. Nous l’avons vu apparaître avec les grands miniatu-ristes du xn, siècle et se continuer dans les tableaux reli-gieux des van Eyck et de leurs élèves. Mais il était réservé à quelques peintres du temps de Rubens de se servir de ce genre pour créer de véritables chefs-d’ceuvre. Le maître du paysage au xvie siè-cle est Breughel dit de Velours (1568- 162 y) et l’on trouve son nom et son ta-lent associés à ceux des plus grands ar-tistes de son temps, tels que Rubens, van Balen, Franck, S. Vrancx et Rot-tenhamer qui tous demandèrent sa collaboration. Ru-bens, qui l’honora de son amitié, ré-clama maintes fois lui-même le con-cours de son talent pour exécuter les paysages et les fonds de ses tableaux. Il cultiva lui aussi tous les genres; nous le voyons peintre d’histoire dans la Prédication de saint Norbert, du musée de Bruxelles; batail-liste, dans la Bataille d’Arbelles, du musée du Louvre; peintre de genre dans le Marché aux Poissons de la pinacothèque de Munich; ani-malier, dans le Paradis terrestre de la galerie Doria à Rome; mariniste, dans le Jésus apai-sant la tempête, de Milan ; peintre de fleurs, dans la Guirlande, de Munich et la Flora de la galerie Durazo-Palavicini, de Gênes; enfin pein-tre d’accessoires dans les Cinq Sens du Prado, à Madrid. Dans toutes ces compositions, il fait preuve d’une habileté consommée, d’une riche imagination, d’une touche fine et élégante. Trop fine même, car T54