I I I If I I, I NI)E CORNEILLE DE VOS — SAINT NORBERT genre champêtre, qui lui valut tant de succès. Avec une technique admirable, Brouwer scrute la vie grossière des rustres, dont il note le caractère dans les manifestations les plus outrées de Leur exis-tence. Le naïf, l’ignoble, l’atroce furent tour à tour interprétés et cela de telle sorte qu’il semble impossible d’avilir d’avantage la nature humaine. Ses oeuvres sont assez rares. Le musée de Dresde en possède sept. Celui de Munich conserve, entre autres, une Rixe de Paysans ivres, une vraie mer-veille d’exécution et d’expression. A Saint-Péters-bourg se trouvent plusieurs de ses Scènes grotesques; à Bruxelles, des Buveurs attablés et une Dispute; à Anvers une Partie de Cartes et un Corps de garde à Munich. Joseph van Craesbeeck ou Craesbeke(16o8-1661) imita le genre de son ami Brouwer, dont il fut l’élève. Il renchérit encore sur sa manière réaliste. Lui aussi semble avoir voulu faire la satire de l’homme dépravé datas tout ce qu’il peut offrir d’ignoble et de méprisable. La plupart de ses per-sonnages offrent des visages et des expressions vraiment patibulaires. Son chef-d’oeuvre est, à Vienne, un Déjeuner de la galerie Liechtenstein. Le Louvre possède un Peintre (Craesbeeck ?) peignant un portrait, et le prince d’Arenberg, le même Craesbeeele (?) peignant un groupe. Ses œuvres sont rares. Nombreux sont les peintres qui adoptèrent ce t’A,, genre. Parmi les principaux on range Gilles van « Fi I borg, de Bruxelles (1625-1678), Gilles le Vieux (1575-t 632) dont une Féle villageoise est à Lille ; Pierre de Bloot, Guillaume van Herp, van Apsho-yen, Mathieu van Hellemont et David Ryckaert, troisième du nom, qui, à côté de paysages réussis, peignit également de nombreuses Kermesses et des Tentation de saint Antoine, toutes inspirées de David Teniers ou des peintres de son. école. LES PEINTRES DE SOCIÉTÉS Les peintres de o conversations ou de sociétés doivent se ranger dans la catégorie des petits maîtres flamands, et nous voyons leurs oeuvres recherchées non seulement en Belgique, mais encore en France, en Allemagne et en Angleterre. Le plus célèbre d’entre eux, Gonzalès Coques (1618-164), malgré la tournure espagnole de son nom était un pur flamand. Il commença son apprentissage chez le vieux David Ryckaert, puis l’étude admirative des œuvres de van Dyck modifia si bien son goût, que ses portraits en miniature et ses scènes de famille semblent des réductions du grand portraitiste flamand. Charles I- d’Angleterre, l’archiduc Léopold, le prince d’Orange, l’Electeur de Brandebourg, Don Juan, lui commandèrent leur portrait. Et toujours il sut donner à ses 251