L’ART ET LES ARTISTES VAN DYCK I I I. ,11,1 et de Bruxelles le prouvent ,airabondamment. Mais c’est surtout dans le genre mythologique qu’il se distingue. C’est là qu’il se couplait à étaler parmi des amoncellements de fleurs et de fruits, ces nymphes sensuelles, ces satyres lubriques qui montrent toute l’audace et l’exubérance de l’art de sa race. a Personne, pas même Rubens, n’a représenté avec plus d’audace et de puissance le puissant naturalisme de son pays, n’a étalé avec une plus souveraine abondance les formes plantu-reuses des femmes du Nord. Avec quelle pratique ample et sûre, quel coloris rutilant et quel empor-tement, il se plaît à arrondir leurs flancs, à satiner leur épiderme, à faire affluer dans leurs veines un sang pourpre et fort, à jeter le soleil sur leurs croupes rebondies, sur leurs gorges, sur leurs joues fraîches et leurs blondes chevelures. » La Fécondité, du musée de Bruxelles, constitue en ce genre, une incomparable création ; c’est un véritable triomphe de la chair et de la matière. CORNEILLE DE VOS Cet artiste réaliste, de la famille des continuateurs des grands primitifs flamands, mé-rite parmi les portraitistes de l’époque de Rubens une men-tion toute spéciale. Lorsqu’on s’arrête, au musée de Bruxelles, devant le Portrait de Famille en pied, grandeur naturelle, où le peintre s’est représenté avec sa femme et ses deux petites filles, on ne peut s’empêcher de se dire que Corneille de Vos a été un grand artiste. Et cette haute opinion est pleinement confir-mée à Anvers, car le portrait d’Abraham Graphens, le vieux messager de la corporation de Saint-Luc, dans son étrange accoutrement et sous sa pesante décoration de médailles et de plaques, esta une de ces œuvres vivantes qui, une fois vues, ne s’oublient plus ». Le portrait de famille semble avoir été une spécialité de de Vos. Après celui de Bruxelles, qui est incontestablement son chef-d’oeuvre, nous citerons au musée de Berlin : le Groupe de Jena Fillettes, jouant avec des fruits et celui d’un Couple assis dans un Jardin; à Brunswick : une Jeune Femme avec deux Enfants, faisant des bailles de savon ; à Saint-Pétersbourg t une Famille à la Promenade; à Stockholm une Société à Table et jouant; à Cassel un Directeur avec un Orphelin. D’autres sont dans des maisons particulières. Ses personnages isolés ne sont pas moins nombreux, mais aucun ne présente la valeur du Graphens d’Anvers. Devant ces œuvres maîtresses, dispersées dans les principaux musées de l’Europe, on est tout disposé à accepter la tradition d’après laquelle Rubens, surchargé de commandes de portraits, renvoyait les solliciteurs, en disant : a Allez chez de Vos, il peint aussi bien que moi ! » LES PEINTRES RELIGIEUX, HISTORIQUES ET ALLÉGORIQUES Gaspard de Crayer (1582-1669) doit être placé au premier rang des peintres de sujets religieux, 24S