Beeker. Coll. Lord Darnley, Londres. RUBENS — THOMYRIS FAISANT PLONGER LA TETE DE CYRUS DANS LE SANG Louis XIII. Son portrait de l’Archiduc Léopold-Guillaume, en cuirasse et tenant en laisse un lion, actuellement au musée de Vienne, constitue une couvre d’un grand air et d’une belle tenue, tandis qu’un charmant groupe de Trois Enfants, de la collection du comte de Waziers, à Paris, qui figura avec honneur à l’exposition de l’Art au xvir. siècle, nous montre un spécimen choisi d’une phase plus fine et plans distinguée de son beau talent. Les Lierre’, d’Anvers et certains auteurs révèlent encore bien des noms d’élèves que, faute de place, nous devons passer sous silence. JORDAF-NS Les dominant tous, se place ici la grande figure de Jacques Jordaens. Il naquit à Anvers en 1593. A Lige de quatorze ans, il fréquentait déjà l’atelier d’Adam van Noort, où se forma aussi Rubens. L’art ne l’y retint pas seul, car la belle Catherine, la fille de son maître, enflamma son coeur. Il la prit pour fennne en 1616. Ce fut son modèle de prédilection. Dans ses nombreuses Scènes de Famille, dans ses Concerts, ses Prourbes, Jordaens ne cessa de reproduire les traits de cette plantu-reuse Flamande, riant, buvant ou chantant, presque toujours un enfant joufflu sur les genoux. La plus belle de ces effigies est connue sous le nom de la Fille au Perroquet : elle se trouve dans la collection de lord Darnley. W. Burger, en voyant cette peinture, s’écrie non sans raison : a Ah! la belle fille! C’est le triomphe de l’école flamande dans toute sa générosité… Sa chevelure est comme une gerbe de froment mûr, ses joues ont le ver-millon et la fermeté de la pomme… elle est belle, belle comme le fruit défendu! On n’a pas de preuves certaines du passage de Jordaens dans l’atelier de Rubens, mais il est cer-tain qu’il se montra toujours fortement influencé par ce maître. Chose à remarquer, il ne fit pas le voyage classique de l’Italie. Il fut cependant à diverses reprises appelé chez des princes étrangers. Jordaens peignit plusieurs toiles pour le roi de Suède; c’est de cette époque que date une belle Alkorie de la Paix de Westphalie (signée et datée), du nausée de Christiania, exposée à Bruxelles en 19 ro. En 1652, le peintre est appelé à La Haye par la princesse d’Orange, veuve de Frédérick-Henri, qui lui commanda diverses peintures pour sa célèbre Maison du Bois, où l’on peut encore admirer la plus vaste de ses toiles le Triomphe de Frédérick-ifenri, que certains auteurs tiennent pour son chef-d’oeuvre et dont le musée de Bru-xelles possède une superbe esquisse. Jordaens aborda tous les genres avec un égal talent, avec une égale ardeur. Moins connu comme portraitiste, il se révèle dans ce genre, bien flamand, comme un peintre de premier ordre. Ses portraits des collections de Darnley et du duc de Devonshire, son effigie des Offices; son Amiral Ruyter au Louvre, ses Portraits de Famille au Prado, à Madrid; ceux de Cassel 247