L’ART ET LES ARTISTES Utee e /UA, » e. RUBENS — ENLEVEMENT D’HIPPODANI1E PAR LES CENTAURES (ESQUISSE DU TABLEAU DU PRADO) serré à la galerie Pitti, tandis que l’autre, équestre, a disparu. Différents portraits, celui d’Anne d’Au-triche, qui se trouve à Madrid, le Baron de Vicq et un tableau Loth quittant Sodome, furent également peints pendant ses séjours en France. Ces travaux importants ne l’empêchèrent pas de faire à la même époque de nombreuses peintures en Belgique. C’est de 1623 que date son superbe Saint Roch, Patron des Pestiférés, d’Alost, dont il desssina aussi l’autel sculpté, et la Conversion de saint Bavon, faite d’après son esquisse de t612. Il est impossible de passer en revue dans ce simple résumé l’ceuvre complète du plus grand et du plus fécond des maîtres flamands. Citons encore, cependant, quelques pages superbes qui nous furent révélées, grâce à l’exposition de l’Art au xvm siècle, organisée à Bruxelles en 1910. Le Portrait d’Anne d’Autriche, de la collection Pier-pont Morgan, de Londres; La 1.0117,, allaitant Romulus a Remus, du musée du Capitole; Tho-myris faisant plonger dans le sang la lac de Cyrus, de la galerie de lord Darnley, à Londres; Isabelle Brandt, à M. J. Porgès, de Paris; le Mariage mystique de sainte Catherine, du Kaiser Friedrich Museum, à Berlin; le Bain de Diane, de M.‘ ‘ Schu-bart-aermack, à Munich; Saint Benort et Totila, de la succession de Léopold II, Bruxelles; et, de sa dernière manière: le Portrait de Rubens dgé lsoi-.vente ans), du musée de Vienne, l’effigie certes la plus impressionnante de toute cette exposition. Malgré ses nombreux et importants travaux de peinture décorative, parmi lesquels il faut citer les sept plafonds de White-Hall, représentant l’Apo-théose de Jacques I, il répond encore aux sollicita-tions des tapissiers bruxellois par une succession de cartons, suffisants, à eux seuls, à occuper une carrière d’artiste. Moretus s’adresse également à lui, et, toujours prodigue, Rubens dessine, pour l’imprimerie Plantin, un grand nombre de titres d’ouvrages, de frontispices, de devises et de vignettes. Peiresc écrit un volume sur les camées, c’est lui qui l’illustre, et lorsque Anvers s’apprête à recevoir dignement l’Infant Cardinal Ferdinand, c’est encore à Rubens qu’on s’adresse pour composer les onze arcs de triomphe dont la ville put se parer… Et que l’on ne pense pas que cette incessante et multiple production ait fini par tarir cette verve infatigable. En t638, il peint encore le Martyre de saint Pierre (église Saint-Pierre à Cologne), un de ses meilleurs tableaux! Ce fut aussi le dernier, car Rubens n’eût même pas le temps de le livrer; il mourut le 3o mai t 6,o ,, laissant à ses fils, dit Fromentin, avec le plus opulent patrimoine, le plus solide héritage de gloire que jamais penseur, au moins en Flandre, eût acquis par le travail de son esprit ». 21-1