LA PEINTURE FLAMANDE JAN BREUGHEL, DIT DE VELOURS — L’AIR cette merveille du musée de Vienne, ainsi que l’Erection et la Descente de Croix, ces gloires de l’Eglise de Notre-Dame, à Anvers. Après 16 ri, nous voilà en pleine apothéose! En 1612, il pro-duit un premier projet de son chef-d’oeuvre de la cathédrale de Gand la Conversion de saint Bayon; en 1617 c’est son Adoration des Mages, de Malines, et sa page la plus colossale, le Jugement dernier, qui se trouve à la pinacothèque de Munich. Sa production, de 1618 à t 623, prend des pro-portions si invraisemblables qu’elle confond la raison. L’esprit se refuserait à y croire si des docu-ments authentiques n’étaient pas là pour nous convaincre. En 1618, c’est la Péché .miraculeuse (église de Notre-Dame à Malines), et la Chasse aux Lions de la Pinacothèque de Munich; en 1619, la Conuunnim, de saint. François, du musée d’An-vers, son chef-d’oeuvre d’après Fromentin; la Bataille des Amm,mnes, à Munich, et trente-neuf tableaux pour l’église des Jésuites à Anvers. En I62o, c’est le Coup de Lance du nuitée de la même ville, son chef-d’oeuvre d’après Viardot, et en 1622-1623, les vingt-quatre tableaux de la Galerie des Médicis, actuellement au Louvre. C’est un Provençal, alors à Paris, Nicolas-Claude l’abri de Peiresc, conseiller d’Aix-en-Provence, un des esprits les plus cultivés de son temps, qui servit d’intermédiaire entre Marie de Médicis et le grand peintre flamand. Son influence sur Rubens fut considérable et c’est certainement grâce à ses conseils, qu’il put grouper ces pages inoubliables telles que : le Mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis ou le Couronnement de cette souveraine. Les tableaux de la galerie de Médicis, auxquels collaborèrent à Anvers les meilleurs élèves de Rubens, furent achevés à Paris par le maître lui-même, qui y mit la dernière main en 1625. Max Rooses considère avec raison cette oeuvre grandiose connote étant a la plus décorative et la plus pom-peuse du monde, joignant à la réalité historique les allégories les plus ingénieuses… !! Plusieurs autres oeuvres lui furent également commandées à Paris, notamment les huit caftons de tapisseries l’Histoire de Constantin, que lui demanda Louis XIII, et qui figurèrent avec hon-neur à l’exposition de Bruxelles en 19 ro. C’est encore dans la capitale de la France qu’il peignit le portrait de Marie de Médicis, actuellement à Madrid, et une autre image de cette souveraine, représentée sous un baldaquin. On sait que cette dernière œuvre fut offerte à Buckingham, qui lui-même posa alors pour deux portraits, dont l’un est con-243