d’avis que de la forme nais l’idée. » Encore tout récemment il me disait : Les vrais peintres ne pen-sent pas: ils font ce qu’ils veulent, ce qu’ils ont dans la tete. it Ce qui mpèche pus qu’Israels ait dit en partie ses succês à ses su-jets, qui sont idylliques ou dramatiques souvent, et qui étaient toujours selon lui d’une grande importance, car il considérait le sujet comme un élément fonda-mental d’un tableau, tom en ne s’arrêtant pas é des abstractions, é des compo-sitions dont il n’aurait pas vu ou vécu les motifs,,. Et quand il peignait d’après nature, directement, soit un modèle, soit un portrait, il avait un rare talent d’extraire de ce qu’il voyait, exclusivement le beau, avec un sentiment d’une grande subtilité per-sonnelle. Il était de ces ar-tistes mi, devant la nature, tout en se préoccupant de faire vrai, n’en suggèrent que les éléments qui peu-ent servir a constituer la Beauté. Aussi ses tires, ses ligures, ses compositions ont-elles u côté du dessin, du coloris, de la vie, une très rare distinction, qui bar donne me tenue toute spéciale et individuelle. Cotante Israels irait poète et ne se contentait pas d’une reproduction plus ou moins exacte et sincère de cc qu’il voyait, et ne travaillait jamais systématiquement, au moyen de recettes, de procédés, le travail ne lui était pas toujours facile. D’habitude, après avoir fait un léger dessin au fusain, il esquissait avec passion, rapidement, sa composition, puis il retravaillait constamment cet ensemble jusqu’à ce qu’il parvint, lentement, à force de travail, â faire surgir de ce chaos ses figures dans les chatoiements de la lumière. Ce qu’il cherchait, c’était le mouvement, le caractère, le type, l’action, enveloppés de lumière ambiante, au moyen d’ex-Bénies dégradations de couleurs, d’une extrétne justesse; aussi était-il plutôt luministe que coloriste. Un jour il me dit très joliment Cc. que I »ou a le moins en son pouvoir, c’est son propre travail, »voulant dire que malgré la meil-leure volonté du Inonde on ne travaille tout à fait bien qu’a certains moments privilégiés, qui dépendent de mille cir-constances fortuites… Mais, avec Baudelaire, il était d’avis LE MOUVEMENT ARTISTIQUE A L’ÉTRANGER J. ISRAELS — PORTRAIT DU PEINTRE ROELOES que l’inspiration, c’est de travailler tous les Murs à. Son esprit extraordinai-rement ouvert a évolué sans cesse. Aussi y a-t-il o abîme entre ses coures de début et celles de la fin de sa carrière. Deminu-tieusesetdétaillies,quoique toujours exemptes de sé-cheresse, elles étaient deve-nues d’un faire large et en même temps concis, ex-pressif au plus haut degré, d’une facture absolument personnelle, et chacune Je ses périodes successives montre une marche en avant vers une simplifica-tion de moyen une synthèse plus concrète. Par EL quoique de tempéra. ment très opposé, Israels peur être comparé S Whis-tler. Chez ces artistes, une rare distinction de ton et de coloris prédomine; tous deux out su puiser dans la nature, quoique de ma-nières tris différentes, des sensations presque analo-gues de beauté. Si Israels eut des débuts difficiles, à sa mort il atteignit l’apogée de sa gloire. Officiellement il avait été reconnu comme un très grand artiste et il était non seulement membre de toutes les Académies du monde, mais encore Comman-deur de beaucoup d’ordres hollandais et étrangers, chose d’autant plus remarquable que, dans sa complète indiffé-rence pour les honneurs, il n’a jamais consenti â la moindre déniai-die ou sollicitation, quitte â accueillir les distinctions lorsqu’elles lui étaient décernées. Toutes lui étaient venues de droit, naturellement, car son travail l’absorba toujours et jamais il ne sortait que pour aller se promener ou pour assister S des concerts, ne fréquentant en aucune façon le monde ». Je tue souviens ici que Mme Isrffils me dit autrefois de son nari, a qu’il n’était heureux qu’avec sa boite â couleurs tt. Aussi la vie d’Israels aura-t-elle été une vie modèle d’ar-tiste absorbé par son art sérieux, presque grave, toujours concentré. en lui-mémé, ne vivant dans le monde qu’il s’irait créé, que pour répandre autour de lui la poésie et la beauté, tout en ne s’isolant jamais du mouvement intellec-tuel de son siècle. Ph. ZILCK. ITA un désastre imprévoyable et irréparable vient de détruire U n autre monument glorieux de la foi médiévale ita-lienne. Aprés la chute du Campanile de Venise, et les alarmes répandues au sujet du Campanile de Pise, ou pou-vait espérer que la fatalité du temps x ne s’acharnerait pas de sitôt sur les grandes œuvres architecturales qui LIE 45 couvrent la péninsule dans tous les sens. Cette fois, ce n’est pas la fatalité du temps qui a sévi. C’est un incendie indomp-table qui a dévasté la Cathédrale de Conversano, eu Apulie, une des plus rares merveilles de cet art très particulier, plus byzantin et pas encore italien, qui glorifie le sol de toute l’Apulie, de l’Appenin â l’Adriatique.