LA PEINTURE FLAMANDE JULIAAN DEVRIENDT — NOÉL EN FLANDRE dant à l’ouvrage avec des airs de martyrs vertueux et résignés. Ses oeuvres suivantes : ses Conscrits, en t878, et son Bal Masqué exposé à Paris en 188o, n’eurent pas le même succès. Chez la plupart des autres peintres’ de cette époque, la préoccupation du a morceau » l’empor-tait sur la pensée. A côté d’interprètes précieux du paysage et de la vie champêtre, tels que Lamori-Mère et van Luppen, qui eurent un succès durable à Anvers, leur ville natale, nous voyons, dans la même ville, Jan Stobbaerts qui, ignorant de l’art de bien peindre, produisait des intérieurs d’une exécution robuste, s’apparentant aux peintures bien flamandes de Henri de BI aekeleer, dont il fut l’ami. Henri de Braekeleer, qui exposa à Gand, dès 1862, Un Cor-donnier, puis des sujets de genre le Li-seur, la Leçon, la Fête de Grand-mère, se révéla un coloriste puissant. Il produisit des pages qui comptent par-mi les plus ad-mirables de l’école flaman-de moderne. L’Atlas et la Maison hydrau-lique du musée de Bruxelles, l’Imprimeur et l’Homme à In Fenêtre du musée d’Anvers, s’égalent aux plus splen-dides compositions de van der Meer, le peintre magicien de Delft. Louis Dubois, dés ses débuts en 1857, s’était fait connaître par des œuvres coloristes, aux har-monies profondes et veloutées. Ses Cigognes, son Chevreuil mort attestent sa filiation à la fois avec les robustes peintres flamands du m’a= siècle et avec Courbet, qui eut sur l’artiste brabançon une très grande influence. Il fait contraste avec les élégances presque latines d’Eugène Smits, qui séjourna longtemps à Paris et à Rome. Son chef-d’œuvre, la Marche des Saisons, au musée de Bruxelles, montre à la fois des rémi-niscences de Titien, de Véronèse et même du très français peintre du xvni.siècle: Watteau. Une virtuo-sité réfléChie et calme, une vie intime impres-sionnant e anime les ima-ges de Liévin de Wi nne, que l’on est una: aime à consi-dérer comme le niaitre des por-traitistes de son temps. Le mu-sée de Gand, sa ville natale, lui a réservé une salle d’hon-neur, où l’on HENRI DE BRAEK ‘9 Musée de Bruxelles. ELEER — L’ATLAS