à lui, la moder-nité affirme son émancipation d’une façon de plus en plus complète. Dés 1857, un petit tableau, qu’il intitule Che; Soi, fait pres-sentir déjà le peintre exquis des intimités féminines mon-daines. C’est surtout à l’Ex-position univer-selle de 1867 qu’il sut mon-trer les face, multiples de son talent ma-gnifique. Dan, l’Inde en France, dans Parisienne, une Matinée à la Campagne, Miss Fauve! le, il suit son épo-que, nous of-rant les échan-tillons les plus beaux et les plus variés de son art raffinée souple. Puis il produit la Visite, cette oeuvre ra-vissante de la collection Car-don à Bruxelles; et le Peintre et son modéle, du musée de la même ville, où nous voyons Stevens lui-même, sur un coin de divan de son atelier, suivre des yeux une femme en jaune qui essaye devant lui les poses les plus trou-blantes. Le Sphinx- parisien, du musée d’Anvers, nous montre d’autre part, « sous k ruissellement roux de sa toison, le triomphe de la Bête inexorable, dévoreuse de cervelles. J, Au milieu de ces femmes aux allures coquettes, aux instincts cruels, se détache son Printemps, qui nous apparaît pudique comme une vierge de Memling; dans sa suite des Saisons, l’on retrouve LA PEINTURE FLAMANDE Pbel K len . ALFRED STEVENS — Les DEUX AMIES 5 le même modèle, dont le succès à l’Exposition uni-verselle de 1878 ne peut ètre oublié. Ces Saisons, commandées par le roi Léopold II, ornèrent le palais de Bruxelles, tandis qu’une réplique en fut faite pour la collection Varocqué dans la même ville. Comme le dit si bien Camille Lemonnier, « demeuré flamand au milieu des séductions pari-siennes… Alfred Stevens a créé la plus merveil-leuse galerie de l’amour et de la beauté; personne, avant lui, n’avait fait de la personne féminine le fond et l’invention d’un art total, à la fois grave, sensible, sensuel et tendre. Le premier, il a montré