LA PEINTURE FLAMANDE thcre de Gand. JOSEPH PAELINCK — LA BELLE ANTFIIA MARCHANT A LA TETE DE SES COMPAGNES AU TEMPLE DE DIANE, A EPHRSE Woeringhe à Bruxelles, de Nicaise de Keyser ; du Vengeur d’Ernest Slingeneyer, au musée de Colo-gne; et du Judas errant, d’Alexandre Thomas (musée de Bruxelles), toutes toiles de grandes dimensions, qui excitèrent l’admiration de la foule. C’est alors aussi qu’Antoine Wierts (t8o6- 1865), que l’on vit prendre au sérieux jusque dans ses pires extravagances, peignit son Combat autour du corps de Patrocles (1839), dont les personnages plus grands que nature, ainsi qu’un Triomphe du Christ (1848) largement peint, portèrent à son comble la réputation de leur jeune auteur. Un élève de Paul Delaroche, Louis Gallait introduisit d’autre part dans la peinture belge, une note touchante plus intime ignorée jusqu’ici des pseudo-rénovateurs belges de l’école de Rubens. Ses débuts furent des coups de maitre. L’Abdication de Charles-Quint (musée de Bruxelles); les Télés coupées (du musée de Tournai) et surtout les Derniers moments du comte d’Egmont (musée de Berlin) d’une expression et d’un sentiment hu-main si ému, demeureront sans doute comme les spécimens les plus parfaits de la peinture histo-rique à cette époque. Citons encore du même artiste une belle oeuvre moins connue : Une Famille Juive accusée de recel d’objets religieux, qui se trouve au musée de Gand. Cette ville possède aussi sa première peinture : le Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, une pièce de concours qui fut son premier succès. Gallait, comme Wappers, forma de nombreux élèves et les disciples des deux camps rivaux luttèrent à qui l’emporterait de ê la matière ou de l’idée ». Parmi les élèves de Gallait il faut citer de Biefve (18o9-t881), avec son Compromis des Nobles (musée de Bruxelles), Hammam auteur d’Andrée Vésale à Padoue (musée de Marseille), Cermack (originaire de la Bohème), Robert, Pau-mcl, Hennebicq, etc. Madou (1796-1877) rénovait d’autre part le genre; il faisait revivre, avec beaucoup d’esprit, les fêtes villageoises et les scènes de cabaret chères aux petits maîtres flamands de jadis. Le Trouble-Fête, aux nombreuses et spirituelles figures, du musée de Bruxelles, peut être considéré comme une de ses meilleures productions. Parmi ses émules, il faut cirer Joseph Geirnaert (179o-1839), qui obtint également et avant lui le plus grand succès dans le genre humoristique et sentimental. Le musée de Gand conserve une amu-sante Expropriation, où les deux notes s’accusent également.