L’ART ET LES ARTISTES LOUIS GALLAIT — UNE FAMILLE JUIVE Tous deux furent des disciples convaincus de David, que Navez égala presque dans ses portraits, tandis que Paelinck fit des tableaux mythologiques où il sut rivaliser non sans bonheur avec son initia-teur. Du premier de ces artistes il faut surtout citer les Portraits de David, son maitre et de Van Munen, ainsi qu’un superbe groupe représentant la Famille de Hemptinne, à Bruxelles ; du second, une Junon et la Belle Anthia se rendant en cortège an temple d’Ephèse, deux toiles que l’on peut admirer au musée de Gand. Navez fut surtout un éminent chef d’atelier et, quoique resté lui-même classique, il sut pousser ses élèves dans les voies pour lesquelles ils se montraient le mieux doués. C’est ainsi qu’il forma non seulement des romantiques de talent mais fut même le conseiller des principaux adeptes de la future école réaliste. Parmi les peintres apparte-nant à ce dernier genre, nous citerons notamment des artistes tels que : Alfred Stevens, De Groux, Hermans, Portaels et Stallaert. Pierre van Hanselaer (t786-t862), élève de David, peintre de la cour du roi de Naples, à qui (x) Voir pour cette troisiVine partie, les excellents ouvrages de M. A.-J. WOUIMIS, la Peinture flamande, déjà cité, et surtout de M. CAMILLE Lémotionta, l’Eddie belge de Peinture 18;o-l9o1 (G, van Of M, Bruxelles x9061, dont nous nous sommes SM10111 2 baume de Gand. ACCUSÉE DE RECEL D’OBJETS RELIGIEUX • l’on doit de superbes portraits, et Maes-Canini (1794-1856) pratiquèrent également, dans leurs compositions historiques ou mythologiques, ce même art figé, d’une élégance correcte et froide. Retardée de quelques années par la présence à Bruxelles du grand artiste classique français, et par l’influence des peintres nationaux de son école, une réaction devenait de plus en plus certaine. Ce fut en 183o, première année de l’indépendance belge, que l’on vit surgir tout à coup à côté des derniers représentants du style empire : Gustave Wappers d’Anvers (t803-1874). C’était un rival redoutable, car outre le talent peu ordinaire dont il était doué, il apportait un programme à la fois séduisant et patriotique : « la recherche de la trace de Rubens et la tradition oubliée de l’ancienne école flamande ». Le choc fut rude… mais, trois ans après,Wappers plantait sur les ruines du classicisme vaincu l’étendard victorieux du romantisme belge. Un Episode de la Révolution de 18 go à Bruxelle (musée de Bruxelles) personnifie bien cette école nouvelle et enthousiaste de ces premiers jours d’indépendance nationale. Une légion de jeunes artistes se jeta aveuglé-ment dans la voie dont le succès se dessinait de jour en jour. Ce fut l’époque de la Bataille des Eperons d’or, au musée de Courtrai, et de celle de