L’ART ET LES ARTISTES certainement encore un grand nombre si je m’arrête après avoir cité Mesdames et Mesdemoiselles Marthe Stettler (Sur la Terrasse de Versailles, toile pleine de lumière et de force), Alice Dannenberg (rotor et Aux Tuileries), Angèle Delasal le (Léda et Dans le Parc de Bagatelle) ; B. de Jong (Les Man-tilles); Hertz-Eyrol les (Scène d’intérieur et Intimité); Marvel (pittoresque Fantaisie sur Sylvie (le Chant d’Adrienne), hommage à Gérard de Nerval, amusante et claire illustration), Gisela Stuturner, paysagiste à la vision si fine, Ethel Mars, Georgette Agutte, Rose Dujardin-Beaumetz, Louise Galtier-Bois-sière, Lisbeth Delvolvé-Carrière, toujours si inté-ressante, Mela Mutermilch, Paule Séailles, Erna Hoppe, etc. Payons un juste tribut d’estime et d’admiration à MM. Claude Rameau, Otto Weber, Le Meilleur (aux jolis paysages), Marquet, très sommaire, mais dont l’étonnante justesse de valeurs lui fait un peu pardonner son insuffisance d’exécution, Jacques Martin, truculent paysagiste, André Wilder, dont l’envoi, très important, ne comprend pas moins de huit peintures et trois aquarelles, Constantin Kouznetzoff (Pris de l’Eau et Portrait), Tristan Klingsor (Vieille tricoteuse, l’Homme à la Blouse bleue, Eventail et Guitare), Léon Kamir-Kaufman (Por-trait de M. Reynaldo Hahn, Devant la Glace, etc.), Achille Ouvré, très en progrès dans ses portraits d’hommes, Jean Peské, dessinateur de paysages de plus en plus sobre, direct et sûr, William Finkels-tein (Pont de Saint-Beneget), Jacques Drésa, aux dessins toujours si spirituels, Félix Borchardt (dont je préfère encore, au solide Portrait de M. Robert Curry, le lumineux Mont Baht, (environs de Nice), Wil hem Lefebre, Auguste Bréal (Btioleras :Gitanes et Avant la Messe du matin, une Séville sans roman-tisme niais d’un réalisme bien agencé), Fornerod (La Bohémienne, Gitane à la Cruche verte, Femme en gris, etc.), Nicolas Ivanoff, le savoureux enlumi-neur de légendes, Suréda, un peu trop riche, René Juste, Paviot, Diricks, dont la matière est un peu lourde, mais qui a le sens de la vastitude et de la beauté nue des éléments, Richard Bloos (ses aspects si vivants de Paris), Eugène Delestre (d’adorables arbres en fleurs), Georges d’Espagnat, dont le contour s’indécise un peu, Jean Rubézac, Marcel Lenoir, Jean-Hippolyte Marchand, Bulow, Martin-Gourdault, Ranft, Butler, François-Etien ne Lahaye, Gilbert Lanquetin, Jacques Lehman, Beaubois de Montoriol, Henri Ghéon (A la Fenêtre, Le Perron), Jean-Julien Lemordant, dont les somptueuses études ont été si injustement mal placées, Alfred Lombard (la vibrante Fenétre ouverte), Lopisgich (bel ensemble de natures mortes, de fleurs et de paysages). Branko Popovitch (le docteur H… et 88 Mi. S… (portraits) et Pécheur hollandais (dessin), Pieter dan Der Hem (Au Thédtre). Une mention toute spéciale doit ètre réservée au considérable et bel envoi de M. Francis Jourdain : six vastes paysa-ges français dont on ne sait ce qu’il faut le plus louer : leur ingéniosité, le renouvellement de leur composition ou la fraîcheur de leur inspiration. L’art de M. Francis Jourdain a quelque chose d’en-fantin qui charme étrangement. Printemps est une oeuvre ravissante. M. Léon Dufrénoy donne au Salon d’Automne le rare spectacle d’un peintre aimant la couleur pour son ragoût : il en rajou-terait à la nature. Ses vues de Venise sont remar-quables. Très inégal, très discutable, M. Zak vaut mieux que sa Judith, puérile composition d’une couleur agressive. Mais son tableau Femme et Enfant, ne manque pas d’un primitivisme touchant et reste d’une jolie qualité décorative. Parmi les dessinateurs, remarquons M. Maxime Dethomas, décorateur excellent, M. Seewald, dont les croquis, légèrement mystérieux, s’apparente-raient pour l’humour à ceux de M. Hémard, et MM. Ricardo Florès et A.-M. Le Petit, moins heureux lorsqu’ils abordent la peinture. Et n’oublions pas les intéressants efforts de MM. Ottrnann, Paul de Lassence, Charles Camoin, Chénard-Huché, Eugène Chigot, Paul-Emile Colin, Raoul de Gardier, Jossot, François Kupka, Emma-nuel de La Villéon, Maxime Maufra, Peters-Desteract, Picabia, T.-François Simon, Maurice Taquoy, Verdilhan, Félix Vallotton, etc. La chose la plus intéressante du Salon d’Automne reste sans contredit l’exposition de M. Henri de Groux. Ce grand artiste, qu’on avait cru mort, s’était simplement caché depuis cinq ans pour tra-vailler. A son oeuvre déjà considérable, il a ajouté de nombreuses toiles et surtout des sculptures, car chose étonnante, en pleine maturité, il s’est soudain mis à attaquer le bronze et le marbre, on peut voir avec quelle autorité. Près de quatre-vingts oeuvres, réparties sur toute la durée de sa carrière, attestent la vigueur infatigable de son talent. Les héros de l’histoire et de la légende, les grands poètes, les penseurs, les artistes, tels sont les personnages de prédilection du fils du grand ani-malier Flamand. Lorsqu’il ne les traite pas, sculptés ou peints, seuls dans une étude de caractère et de lyrisme cependant, il les jette au milieu de foules démenées et furieuses. Personne ne donne comme M. de Groux l’impression de la multitude. L’oeil se perd parfois dans le fol enchevétrement de ces énergumènes, mais toujours pour se retrouver sur quelque détail où alors se révèle un technicien