LES DESSINS DE GŒTHE vivat: D’ARBRES DI, ROCHERS (D, 11, DES PREMIÈRES ANNÉES DE WEIMAR) perdu. Il semble acquis cependant que ses oeuvres dépassent de beaucoup le niveau habituel des oeuvres d’amateur. Elles valent en tout cas, la peine qu’on suive tout au long la carrière de Goethe dessinateur. Les beaux-arts ont occupé Goethe dès son enfance. Il nous raconte lui-même dans ses mé-moires: Poésie et Vérité, qu’il vécut dans une maison plutôt riche, où les oeuvres d’art trouvèrent une place de choix et des appréciateurs de goût. Son père avait rapporté d’un voyage en Italie des dessins et gravures qu’il se plaisait à lui expliquer. Son père aimait égale-ment à recevoir des artistes dans sa maison. Le jeune Goethe passait des heures auprès de leur chevalet installé dans la grande pièce du haut. Plus tard, en 1765, étudiant à Leipzig, il fut plus assidu aux séances de l’Académie de pein-ture qu’aux cours de l’Université. Il prit des leçons de dessin auprès du peintre F. Oeser, des leçons de gravure sur cuivre auprès du graveur Stock. De cette époque datent ses premiers dessins et gravures. Oeser avait fait lire à son élève les grands traités esthétiques de l’époque le Laocoon de Lessing et l’Hislairr de l’As I alanine de Winckel-mann, remplis l’un et l’autre d’une admiration raisonnée mais un peu exclusive de l’antiquité. Or, pour l’instant, Goethe ne fut pas conquis par cette admiration. Au cours d’une visite à la Galerie de Dresde, il voit avec bien plus grand plaisir les admirables collections des peintres hollandais que les chefs-d’eeuvre clas-siques des Italiens. Ce qui l’intéresse surtout, c’est le détail pittoresque, intime, caractéristique. C’est cela qu’il cherche et s’efforce de reproduire dans les dessins de cette époque, où les motifs simples (un groupe d’arbre, une grille d’escalier, une man-sarde) sont ceux qu’il préfère. Au point de vue technique, il dessine le plus soutient avec de la craie noire sur du papier de couleur. Avec le crayon il appuie très fort et, selon un procédé d’Oeser, grave pour ainsi dire le trait dans le papier. Quant à la gravure qu’il ne pra-tiquera guère plus après 1775 — il y montre moins d’originalité que dans le dessin. Il se con-tente de copier. La tech-nique, un peu spéciale, ne semble pas lui agréer et il n’apprécie pas toujours exactement les effets de l’eau-forte. Le séjour de Goethe à Leipzig s’acheva mal : le jeune étudiant tomba malade et dut passer deux années dans sa famille. En 177o, il se rendit à Strassbourg. En 1772, Goethe reprend le chemin de Francfort où il doit s’établir connue avocat. Son père l’envoie i■ MIMAIT DE CHRISTIANE VULPIUS, ENDORNIIE (Ami, ce VOYAGE ITALIE) 73