LE PRINCE EUGÈNE DE SUÈDE avoir inauguré une troisième manière assez dis-tincte des deux autres, le prince Eugène semble avoir été amené progressivement, par une étude de plus en plus poussée des décompositions de la lumière, à une formule qui se rapproche de celles des néo-impressionnistes les plus résolus. Quelques-unes des dernières toiles du prince Eugène procèdent directement du pointillisme. Dans le Bateau qui passe, sa manière s’irise et se nacre, sans abdiquer cette qualité enveloppée et fluide qui est la marque distinctive de son talent. Le prince Eugène se complait tout spécialement à traduire cette poésie psychique de l’archipel de Stockholm — le plus beau lieu peut-être qui soit au monde — et ce songe immatériel des étés du Nord z où la nuit est pareille à l’éternelle aurore à. Devant la façade de sa blanche villa de Djur-garden, sur la terrasse qui domine le fjord, la Victoire de Samothrace éploie son vol mutilé et souverain. Et cette évocation du miracle grec, en face de cette terre et de ces eaux mystiques, con-tient toute l’harmonie d’une vie et d’une oeuvre. LÉONIE BERNA RDINI—SJOESTEDT. Stockholm :Mt OSCAR BJORCK LE PRINCE EUGÈNE DE SUÈDE DANS SON ATELIER National. • 71