LA PEINTURE FRANÇAISE ECOLE D’AVIGNON (sr 3U,,,LE) L’ENFANT JÉSUS ADORÉ PAR rN CHEVALIER ET UN ÉVÊQUE Paris reste encore le centre de toute l’activité artistique jusqu’à la date de 1410 et c’est à Paris ou dans leurs domaines de France que ces princes, oncles, frères ou cousins du roi, appellent ces artistes provinciaux, particulièrement du Nord. Entre r4 ro et 1450, période si douloureuse de l’occupation anglaise, de la folie du roi et de toutes les calamités qui fondent sur le pays, Paris perd son hégémonie et le mouvement se réfugie en pro-vince, soit dans les Filandres ou en Bourgogne, soit sur les bords de la Loire ou dans le Midi, à Avi-gnon et en Provence. C’est la préparation à la Re-naissance du siècle prochain qui va surgir de tous ces points différents. La cour de Bourgogne attire d’abord à Paris tous les artistes du Nord, puis les occupe dans les rési-dences provinciales de Dijon. Un grand nombre d’artistes sont enrôlés par eus, originaires de ces provinces, toutes françaises alors, du Hainaut, du Brabant ou de la Flandre méridionale. Il faut citer Melchior Broderlam, d’Ypres, auteur du retable célèbre du musée de Dijon, commandé et exécuté de t 392 à 1399, pour la chartreuse de Champmol, lieu de pèlerinage universel aujourd’hui en raison de son célèbre Puits de Moïse, oeuvre de Claus Sluter, monument capital dans l’histoire des arts; Jean de 57 Beaunletz., mort en 1396, qui a travaillé pour les principales résidences du duc de Bourgogne, no-tamment pour la susdite chartreuse de Champmol et qui occupa un atelier important; Jean Malouel (ou Alaelwael) qui lui succéda, originaire de la Caddie, qui travailla pour le roi de France et exé-cuta ensuite pour le duc de Bourgogne divers tra-vaux dans la chartreuse dijonnaise qu’ils se plai-saient à parer de toutes sortes d’embellissements. Il y exécuta plusieurs retables, fut chargé de peindre les figures du Puits de Moïse et mourut en 1415. On lui attribue, à lui ou à son prédécesseur Jean de Beaumetz, le /onde du Louvre représentant la Trinité, la Vierge et saint Jean. Il serait aussi, sui-vant toute vraisemblance, l’auteur de la Légende de saint Denis (musée du Louvre), peinture qu’il aurait laissée inachevée et qui aurait été terminée par son successeur Henri de Bellechose. Ce peintre, originaire du Brabant, prit la place de Malouel, en 1415, travailla pour le service du duc aux diverses résidences françaises et, tombé en disgrâce au mo-ulent OÙ montait la faveur de l’école nouvelle, il mourut misérablement au milieu du siècle suivant. Ce Suris et cette Vie de saint Denis, remarquables par la douceur des colorations, la richesse des ors, et qui restent comme des souvenirs très proches de