L’ART ET LES ARTISTES Ai., Egli, de la Madelrin – a’aNNoNcinTiox nellement la Vierge de Chnabué, qui ouvre la porte à l’art de l’avenir. La cathédrale du Puy offre, de son côté, dans la chapelle du cloître, un Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, où l’artiste obtint le senti-ment et l’émotion par les exagérations expressives d’un réalisme pathétique. C’est aussi l’époque la plus brillante de la pein-ture d’ornement architectural. La peinture va se répandre également dans les demeures privées, et elle retrouvera bientôt, sur les panneaux mobiles, l’importance qu’elle a perdue dans la décoration. Dans cet ordre d’idées, la châsse de la cathédrale d’Albi, couverte de peintures, offre, en particu-lier, une image de sainte Ursule, d’un beau fini et d’un grand caractère. Il reste pour cette époque et pour le règne de saint Louis, spécialement, où les arts furent vive-ment encouragés sur tous les modes — nous savons que Louis IX offrit une grande tapisserie au khan des Tartares en 1248, et qu’il fit décorer la Sainte-Chapelle — il reste deux monuments par-ticulièrement instructifs. L’un est l’album de croquis de l’architecte Villard de Honnecourt, plein de dessins, de notes, de recherches d’après nature dont quelques-unes, malgré leur incorrection naïve, frappent par un 5-I étrange caractère de vie qui les fait res-sembler parfois à des croquis de mouve-ments du japonais Ho Kou Saï. Il y a ensuite le psautier de saint Louis, une des mer-veilles de notre art à cette époque (Biblio-thèque Nationale). Il contient soixante-dis-huit miniatures sur fonds d’or, repré-sentant les histoires de la Bible exprimées avec les costumes contemporains. Il y a déjà là une vivacité et, à l’occasion, une grâce et un naturel qui montrent fart dé-normais affranchi. On sent que l’esprit laïque a repris le dessus sur l’esprit ecclésiastique. xiv’ stécte C’est une période singulièrement agitée que le nxis, siècle. Troubles, guerres, invasions, cala-mités de toutes sortes fondent sur la nation qui semble devoir sombrer au milieu de ces crises aiguës. Néanmoins, Renan aurait-il raison lors-qu’il remarque que la guerre et les alarmes sont les éléments les plus favorables au développement des lettres et des arts ? Car il est vrai de dire que les arts continuent à fleurir et même à briller d’un éclat nouveau. La peinture, entre autres, sensible entrer dans une étape décisive. Nous trouverons, d’ailleurs, des souverains ou des princes éclairés qui mettront leur gloire à l’encourager activement. Le rôle exceptionnel de Charles V, de Jean, duc de Berry, des ducs de Bourgogne : Philippe le Hardi et Jean sans Peur est capital pour les arts en France et même dans les pays voisins, de Hainaut, de Brabant et de Flandre méridionale, dont l’histoire, pour ces temps, se confond étroitement avec la nôtre. La condition des peintres, également, est bien changée. Il y a longtemps que la peinture s’est échappée des cloîtres. Les artistes sont des laies, travaillant librement, qui même, fait nou-veau singulièrement important, vont se grouper en corporation, on dirait presque en académie.