I PI I I PI II Muse 1]- ALOUEL ET HENRI DE BELLECHOSE MARTYRE DE SAINT DENYS CAREOPAGITE Jusqu’à la fin du x’ siècle, ce n’est plus, pour l’art comme pour le reste, qu’une période lamen-table. La triste condition du pays et, plus tard, l’approche redoutée de l’an mille, ne furent guère des circonstances propres à relever ce niveau très bas. Er SIÈCLE Mais, avec les premiers jours du siècle suivant, le monde, surpris, sort du lourd cauchemar qui pesait sur lui. Un élan de ferveur nouveau et de gratitude se produit dans toute la chrétienté. Un chroniqueur contemporain, Raoul Glaber, constate lui-même ce réveil des peuples qui se manifeste particulièrement par un grand éveil architectural. Suivant son témoignage, avant la troisième année qui suivit l’an mille on refait, e par toute la terre et particulièrement en Italie et dans les Gaules, ›, toutes les nefs des églises, même des plus richement édifiées jusqu’alors. C’est la belle éclosion quasi spontanée des églises romanes qui vont remplacer les anciennes basiliques. Quelle est la place qui va être faite à la peinture, dans ces conditions nouvelles? Il est clair que son St importance va peu à peu grandir et qu’on ne tardera pas à couvrir de figurations, de moins en moins gauches et embarrassées, ces parois des églises qui offraient de si belles surfaces. Mais nous sommes encore très pauvres en do-cuments et nous ne pouvons guère signaler, pour le xi.’ siècle, vers la fin, que les fresques endom-magées de Saint-Julien de Tours, comprenant six tableaux empruntés à l’histoire de Moise, d’un style sans caractère dans la forme ou l’expression, sans aucun sentiment des proportions ou de la perspective, art encore naïf et enfantin. Les pein-tures du temple Saint-Jean, à Poitiers, qui sont de même date et tout au plus du commencement du xw siècle (le Christ, dans une gloire, entouré de chaque côté d’anges aux ailes déployées, de prophètes et de saints) n’apprennent, non plus, rien de nouveau sur cet art encore en pleins balbutie-ments. NIE’ SIÈCLE Le xw siècle est une époque qui a sa grandeur dans l’histoire de la civilisation. C’est le siècle d’Abailard, cette haute intelligence philosophique,