L’ART ET LES ARTISTES Nul mieux que M. Henri Hytuans n’était désigné pour reconstituer la vie, l’oeuvre et l’époque d’Antonio Moro. Pendant toute sa longue carrière, l’éminent historien d’art s’est attachéavec e prédilection marquée A l’étude du xvie siècle aux Pays-unBas et dans les pays de la couronne d’Espagne. Son expérience et la documentation abondante recueillie par lui au cours de ses recherches antérieures le mettaient â méme d’éclaircir le problème complexe du por-trait au n’Ir siècle et de la place brillante occupée par Moro dans ce domaine. L’eueuvre que nous présentons aujourd’hui au public est donc aussi complète, aussi documentée et aussi vivante qu’on pouvait l’attendre d’un maitre comme M. Hymans. La Chine en France au dix-huitième siècle, par HENRY CORDIER, de l’Institut. Un volume illustré de té planches phototypiques en teintes et tiré sur papier à la forme des manufactures d’Arches. Broché, ta francs. —H. Laurens, éditeur, 6, rue de Tournon, Paris. Le zo novembre 1908, M. Neutre Cordier faisait à la séance annuelle de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres une communication sur La Chine en France an dix-huitième siècle, dans laquelle il recherchait les traces de l’in-fluence exercée par l’art et la littérature du Céleste Empire dans notre pays. Cette lecture donna à la direction du Musée des Arts Décoratifs l’idée d’ouvrir une exposition des objets fabriqués en Europe sous l’influence de l’art de l’Extrême-Orient, exposition ouverte en ce moment au public. M. Henri Cordier, dans un volume, a repris le texte de sa communication et l’a développé u il passe men revue ce qui est relatif au thé, à la porcelaine, â l’architecture, voire â la littérature. Cette influence a été, d’ailleurs, d’une durée relativement courte, et l’art chinois chez, nous a eu surtout le caractère d’un engouement, d’une mode, d’une curiosité passagère: sans laisser de traces vraiment profondes. De nombreuses planches phototypiques teintées illustrent cet élégant volume qui sera lu avec profit par les collection-neurs et les amateurs aussi bien que par les savants. Ecrils d’Antalea,, el d’Artistes. — COMTE DE CAYLUS. —Vies d’Artistes du dix-huitième siècle. Dis-cours sur la Peinture et la Sculpture. Salons de 1751 et 1753. Lettre à Lagrenée. Publiés par ANDRÉ FONTAINE. Un volume illustré de té planches hors texte. Broché, 9 francs. — H. Laurens, éditeur, 6, rue de. Tournon, Paris. Parmi les amateurs célèbres du xente siècle, le comte de Caylus tient une place à part ; très attaqué de son temps et mente de nos jours, il est demeuré, aux yeux du public, responsable du mouvement pseudo-classique dont David fut le représentant le plus illustre. En lisant les testes, souvent inédits, que M. André Fon-taine vient de publier, on reconnai. chez le comte de Caylus tout le libéralisme et toute l’élégance de sou siècle, on verra que son influence sur les artistes s’exerça sans tyrannie et qu’il fut lui-mu:me, comme graveur, l’interprète des Watteau, des de Troy, des Tremollière, dont il écrivit si joliment la vie. En se restreignant aux Vies d’Artistes da dix-huitième siècle, M. André Fontaine a choisi ce que Caylus a composé avec le plus d’amour et le plus d’autorité. On peut dire que les Discours sur la Peinture el la Sculpture et surtout sa charmante Le/Pue Ln; renée complètent la phy-sionomie de cet amateur qui ré à l’Académie les asgi-rations des artistes Vers 1750. sumaOD ignorait jusqu’ici 95 que Caylus eut écrit des Salons u ceux que M. André Fontaine a extraits du Mercure de Fmnce méritaient particulièrement cette heureuse exhumation. Quant â l’illustration de l’ouvrage, elle présente un intérêt tout particulier, en ce sens qu’elle est empruntée â l’beuvre gravée du comte de Caylus, dont on connaitra maintenant très exactement la personnalité curieuse et historiquement importante. Cet ouvrage vient heureusement prendre place dans la collection d. Ecrils d’Amateurs et d’Artistes qui nous a déjà donné les Mémoires des Perrault et les Discours sur la Peinture de Reynolds, ouvrages si intéressants pour l’histoire et pour l’art. Les Villes d’Art célébres. — Cracovie, par MARIE-ANNE DE BOVET. Ull volume in-40 illustré de 118 gravures. Broché, 4 francs; relié, ç francs. — H. Laurens, éditeur, 6, rue de Tournon, Paris. Tant par sa beauté propre que par ce caractère émouvant des cités endormies dans la majesté mélancolique de nobles souvenirs, par sa situation pittoresque au bord de la Vistule, dominée par le Wawel, ce berceau de la Pologne, l’antique capitale des Jagellons est attrayante. On revit de plus en elle mute l’histoire de la Pologne dont elle ne cessa de partager les grandeurs comme les infortunes. Pour bien comprendre le charme subtil de Cracovie, il fallait connaitre l’âme polonaise. Pour dégager la grâce fière de cette ville retirée, trop négligée des touristes, ville non-chalante â l’égal du cours de sa Vistule a. eaux lentes et pâles, il convenait d’évoquer la grandeur de son passé, fait par le sir de ses plus illustres enfants, les Kopernic, les Sobieski, lesouvenKosciusko et tous les anciens rois de Pologne. Ma. Marie-Anne de Bovet, si connue par ses travaux antérieurs, a écrit avec agrément, sur cette intéressante ville, un volume fortement documenté, non moins attachant au point de vue historique qu’a celui de l’art. Philibert de l’Orme, par HENRI CLOUZOT, conser-vateur de la Bibliothèque Forney. Un valine in-8° avec 24 planches hors texte. Pris u y fr. 5o; cartonné, 4 fr. ço. (Librairie Plon-Nourrit et Cr, 8, rue Garanciére.) De la nouvelle monographie, ajoutée â la précieuse série des Millau de l’Art, la personnalité du plus illustre archi-tecte de la Renaissance se détache avec vigueur et netteté. M. Henri Clouzot, après avoir analysé, dans un substantiel …propos, l’époque de tâtonnements et d’imitations plus ou moins adroites des thèmes antiques qui précéda la Renaissance, avi pas à pas la carriêre de Philibert de l’Orme, en s’aidasuint de nombreux documents inédits et des propres aveux du favori de Henri II dans ses traités d’archi-tecture. Il a replacé datas son véritable cadre cette grande figure du xve siècle, écrivain, homme de guerre, courtisan, artiste original et convaincu, en l’éclairant à l’aide de dates précises et de comparaisons avec les événements généraux de quatre règnes. Grâce à cette consciencieuse et claire restitution, on surprend le secret de la réputation Moule et persistante du maitre, l’influence de ses théories, la force de son exemple. Par lui se découvre entièrement a l’âme de cette architecture étonnante de la Renaissance, née à l’ombre de l’antiquité romaine, mais restée si française de goût et d’inspiration tt . Petites monographies des graltd, édifices ,le la France. —Vient de parjure Le Château de Vincennes, par F. us FOSSA, capitaine d’artillerie. Un volume illustré de