Echos des Arts Fouilles et Découvertes. On écrit de Mende au Temps Un ouvrier, occupé à restaurer la petite église de Saint-Préjet-du-Tarn (Lozère), a mis à nu, sous la voûte du chœur, une peinture d’une grande valeur artistique. La fresque, qui couvre route la coupole de l’abside, représente le triomphe d’un prélat mar-tyr, probablement saint Préjet, patron de la paroisse. Le saint monte au ciel, enlevé par un groupe d’une quinzaine d’anges. Les uns porteras les insignes de sa dignité la crosse et la mitre; d’autres le poignard et la palme de son martyre. L’un d’eux sonne le triomphe dans sa trompette d’or. Les autres, enfin, groupés au centre, soutiennent le saint de leurs ailes et l’élèvent vers le Paradis. Tous eus personnages forment une vaste composition artistique de six métres de côté environ. La peinture en est encore bien conservée, et l’ensemble de Fœuvre constitue, par sa belle ordonnance et son ancienneté, une véritable curiosité. A quelle époque remonte cette peinture ut comment a-t-elle été recouverte ? De l’avis des connaisseurs qui l’ont examinée, la fresque de Saint-Préjet serait l’ouvre d’an artiste de la Renaissance italienne et aurait été composée par un peintre connaissant parfaitement l’art de la i péninsule. cette époque. Cette opinion ressort de l’ampleur des draperies, la souplesse des poses et des mouvements, la grace des figures, la disposition harmonieuse des personnages et des décors, la rondeur caractéristique des contours. Quant aux statifs pour lesquels cette fresque fur recou-verte de la demi-domaine de badigeonnages qu’il a fallu enlever pour la mettre ô jour, on en est réduit aux hypo-thèses. Une chose est certaine, toutefois c’est que la pre-mière couche de chaux fur posée avec un soin, une habileté extrémes.Connsent s’expliquer autrement la parfaite conser-vation de la peinture? Il est donc permis d’en déduire que cette œuvre religieuse fut recouverte volomaiœrnent, dans le but de la soustraire au vandalisme des révolutionnaires oui la furie dévastatrice des combattants pendant les guerres de religion qui dévastèrent ces contrées du xvs au xmrs siècle. Quoi qu’il en soit, la fresque de Saint-Préjet-du-Tarn constitue une découverte archéologique des plus précieuses et de nature d intéresser les artistes. tt Dons et Achats. Le Bilis de D’eue, tableau de Rubens, qui se trouve l’exposition des manses du miss siècle, à Bruxelles, vient d’ètre acquis par un collectionneur américain, pour la somme d’un million de francs. Ce tableau faisait partie jusqu’à pré-sent de la collection Schubart, de Munich. z Aménagements G Restaurations. On vient d’ouvrir au musée du Louvre une nouvelle salle entièrement consacrée à liceuvre du célébre miniaturiste Jean-Baptiste Isabey : portraits, miniatures, dessins, aqua-relles et sépias, tous dans ce goût délicat et charmant qui caractérisa pendant cinquante ans la 0 manière de cet artiste exquis. Nous en reproduisons un dans ce numéro. La salle Isabey est située au premier étage du palais, près de la collection Thiers. 90 C’est à tort que l’on a annoncé comme devant ètre pro-chaine l’ouverture des annexes du mée Carnavalet. Voici les renseignements fourrais sur ce poinust à un de nos confrères par M. Georges Cain, conservateur du nausée Carnavalet Les batiments qui sont en cours d’achèvement forment sur une longueur de près de vingt-sept mètres la continuation, en quelque sorte, rue de Sévigné, du vieux nausée. Ils sont édifiés dans le style de l’ancien hôtel de Mes de Sévigné, de façon à conserver le cachet artistique du gracieux monument de jadis. Les nouvelles constructions se composent donc d’un rez-de-ehaussée, d’un premier et d’un second étage formant combles. De grandes salles s’ouvriront sur une large cour intérieure. Elles communiqueront par un grand escalier décore de fresques. Ces dernières ornaient le grand escalier de l’hôtel de Luynes, boulevard Saint-Germain, dont la démolition remonte à Isar. Ces fresques, œuvre de Brusati pire ut fils, datent de 1731; elles sont fort belles et fort décoratives. La Ville ne les paya qu’un pris dérisoire trois vrille francs, ce qui les menait à mille francs le pan-neau. C’est qu’elles avaient été peintres a mène la pierre. On juge des précautions infinies qu’il fallut prendre pour ne les point détériorer ou dut scier la pierre en quelque sorte parallèlement à la fresque. On obtint ainsi tout près de cinq cents morceaux qu’on a renais parfaitement en place. 1.)e très grands travaux de restauration viennent de com-mencer à l’église de Guirsiliau , dans le Finistère. Cette église, construite i la fin du xvis siècle et au conmœncerneut du m’us, malgré son clocher un peu trop bas, tamis d’un fort joli effet décoratif, est l’un des monuments les plus caractéristiques de l’architecture bretonne. Mais elle vaut surtout par l’admirable collection d’œuvres d’art qui l’en-tourent et qu’elle renferme. C’est le type de la petite église d’autrefois, conservée avec le cadre très ancien où elle a été construite, dans le cimetière aux tombes pressées parmi l’herbe que décorent de tous côtés des édifices intéressants. A l’entrée, sur la place, l’arc de triomphe élève sou arcade couronnée du statues, et, tout autour du clocher, se voient un ossuaire en forme d’appentis, au soubassement sculpté de plusieurs scènes; une chapelle funèbre où s’avance, dans l’embrasure d’une fenétre, une très petite chaire extérieure extrêmement curieuse ; une sacristie sur plan cruciforme et voûtée en coupole, enfin, et surtout un grand calvaire, daté de 1581, chargé de cent personnages de granit, un peu bar-bares, mais très expressifs. A l’intérieur, le mobilier, du xvirs siècle, est demeuré presque intact, avec ses ‘autels de bois sculpté, sa chaire à prêcher, où sont raillés les Eœngé-