L’ART ET LES ARTISTES Lamaisoux, n d’été de Cecilia Beaux, ac son jardin mer-veille s’élève sur la baie bleue de Eavest Gloucester, de l’autre côté de laquelle se trouve l’atelier de Frederick Waugh, mariniste tris renommé. Aine de poète, grand travailleur, chercheur infatigable, cet artiste a saisi la majesté éternelle de la mer dans us ses tableaux au Mée National et au Musée Métropoliffin ; il l’a peinte sous l’aspect de sa plus saisissante, de sa plus sombre beauté. Mais comme la tuer change toujours, il n a donné d’autres tableaux où l’eau se présente en les haous rmo-nies vertes et bleues de l’aube, ou dans la magie; rose des crépuscules — les vagales dorées et transparentes, toutes baignées de lumière radiante. Sur ce théine inépuisable, l’artiste Varie avec une joie visible, une aisance merveilleuse, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à nous intéresser, a no. émou-voir par la haute personnalité de son œuvre. Il y a quelques semaines, il entreprit de peindre les quais de Gloucester, tout entourés des bateaux de pécheurs. Or, Gloucester est la plus grande et la plus ancienne ville de pèche américaine, et le va-et-vient des pèclœurs de tous pays dans leurs œte.enta de couleurs chatoyantes, ravit son imagination d’artiste. Remarquablement vrais sont ses tableaux de cette vie pittoresque, d’un dessin précis, tenue, mais d’une facture large, franche, solide ; sans minutie comme sans truquage. C’est l’amure d’un peintre en pleine possession de son métier, d’un artiste qui, après des années de travail pénible, laborieux, a mincu les difficultés de sa technique. Frederick Waugh naquit à Philadelphie en 1863. Son père était un portraitiste très renommé et lui épargna ainsi ces luttes contre l’adversité que subirent tant d’autres artistes. A l’âge de dis-neuf ans, il entra à l’Académie d’Art de Philadelphie, mais après deux ans employés a dessiller, le jeune artiste partit en voyage pour voir les chefs-d’œuvre des grands artistes d’Europe ; enfin, il arriva à Paris pour étudier à l’atelier Julian. Fort heureusement, il y rencontra de vrais artistes, qui lui conseillèrent de quitter les écoles et d’étudier d’après la nature, seuls; source d’éternelle inspiration. Suivant leur avis, il a travaillé plus assidûment que jamais, mais majeurs avec une joie, une allégresse qui se sentent flans toutes ses œuvres. Son séjour, pendant quelques minées, dans Elle de Satie lui permit des recherches très exactes sur les formes des vagues, la couleur changeante de l’eau. Toujours passionne pour la mer, il s’est jeté dans ses études avec un enthousiasme infa-tigable ; ni le froid de l’hiver, ni les tempêtes terribles de la Manche ne l’ont jamais chassé de son petit nid sur les hauts rochers où il e fait tant d’études magnifiques. Mais il ne se restreint pas à peindre la mer, les bateaux, les ports. « J’adore la nature, dit-il ; partout gin je trouve la beauté, je veux la reproduire. Ses paysages sont presque aussi célèbres que ses tableaux de mer propœment dits. J’espère qu’il enverra quelques toiles aux prochains Salons de Paris pour que vous puissiez juger de ce magnifique talent. A. SEATON -SC 1.1. r. ITALIE LORSQUE cette chronique parama. I Ilspeslt Mn de Venise aura fermé Ses portes, pour les rouvrir en 1612, après l’Exposition de Rome de l’année prochaine. Je ne sais ce que Rome révélera de l’art italien mie nous n3rons déjà vu à Venise, surtout depuis ses trois ou quatre dernières « mostre a, les mieux accueillies par la presse officielle. Mais en s’efforçant de dégager une leçon d’ensemble de l’exhibi-tion ale cette année, l’on ne peut que constater un général et faclœux « piétinement sur place a, que de rares œuvres, plus représentatives ale l’évolution individuelle d’un artiste que d’une orientation artistique importante, n’arrivent point a amoindrir. On ne peut que rappeler que les expositions biennales de Venise sont des rotaux, dans le sein que Taine donnait à ce mot la résultante d’un double besoin, esthétique et com-mercial de la nation italienne, désireuse d’avoir en men. temps am grand centre den anifestation artistique et n marché important devant les onde. C’est à M. Antoniuo Fradeletto que revient la gloire d’avoir découvert ce besoin, en réalité plus matériel que spirituel de ses compatriotes, et d’en avoir organisé l’exploitation. Les artistes italiens doivent passer sous le joug d’un jury plus habile qu’éclaire, plus facile au calcul plein de sagesse qu’aux enthousiasmes divi-nateurs, capables d’attirer et d’accueillir des artistes vrais et palissants, que la renommée, fée commerciale trop souvent, n’a pas salué. C’est dire que l’on aurait tort de considérer les expositions nise de Ve comme la représentation absolue de l’art italien contemporain. A tout prendre, elles ne représentent que la 87 s le artistique italienne, c’est-à-dire l’orientation esthé-tique que les critiques des feuilles quotidiennes et des revues officieuses encouragent de leur mieux ut en quelque sorte suggèrent au snobisme du public qui achète. Mais tous les artistes italiens peuvent tirer quelques bénéfices des ri mostre veneziane ii. Tous gagnent à connaitre de près l’art des maitres de tous les pays, à …liner la portée, pour rejeter les pontifes officiels que lu force de la renommée acquise a travers les complaisances des gazettes, envoie Venise, et pour assimiler les qualités des vrais maines, après en avoir reconnu fle vira, à travers la vision directe ale l’effilure, les inquiétudes et les extases. C’est, à part la vogue commer-ciale, si vogue il y a, de l’entreprise, dont j’ignore la portée, tout ce que les expositions de Venise peuvent imposer aux mé-ditations des artistes libres. Il peut y avoir, dans ces exhibitions-maœhés périodiques, aine telle leçon polar les esprits libres, qui voient dans les exaltations à jet continu des gazettes, poussées par un nationalisme mal compris et infiniment dangereux pour la nation méme qu’on aveugle à la longue, le péril le plus sis de la presse officielle dans tous pays. Quelques critiques italiens n’ont pascraint de signaler le danger qu’il v a à saluer les expositions de Venise comme un évènement biennal qui ajoute périodiquement, mécani-quement, à la force de la vieille ville aquatique, foyer trop romantique et romanesque du monde. L’Exposition de Venise ne peut intéresser ie public inter-national que par une toujours plus grande importance accor-dées envo n is des artistes italiens, sans trop les contraindre à leurs divisions régionales, et par ue plus large et plus juste