L’ART ET LES ARTISTES ANGLETERRE année-ci, nous avons eu, pour la première fois, en Angleterre, une exposition vraiment représentative de l’Art français moderne, l’exposition organisée par M. Robert Dell, qui eut lieu dans le Musée municipal de Brighton. On a vu là des tableaux des membres les plus estimes des deux Salons du printemps et aussi des œuvres, ducs aux chefs du Salon d’automne crue indépendants les plus connus. lin grand tableau, par Gaston La Touche, fut acquis par la galerie municipale de Brighton, et, parsi les autres œuvres vendues, se trouvait une belle nature morte, par Abel Truchet. La troisième salle, consacrée aux indépendants d’hier et d’au-jourd’hui, a attiré une foule de visiteurs de Londres et merise de plus loin, et on a beaucoup admire, entre autres, les oeuvres de Signac, Vuillard, Maurice Denis, Frantz Jour-daiun, André Chapuv, Hermann Paul, et discuté les envois de Henri Matisse, Othon Priez, André Derain, Vlaminck, qu’on voyait pour la première fois en Angleterre. Tachons de jeter un coup d’œil sur les événements de l’année artistique, à Londres. A l’Académie royale, rien n’a laissé une impression profonde, sauf le fait que Sargent — pour le moment — a abandonné les portraits pour les paysages, paysages d’une actualité surprenante. Orpen, le icône Irlandais, est élu associé; mais, cette année, il a conservé ses meilleures toiles pour son ancien cercle, le e New English Art Club », ois il a exposé un nouveau genre de tableau, comme suies (étude de la vie des paysannes irlan-daises), et comme couleur mes délicat et clair’, d’une ma-niere générale, très décoratif. Des expositions particulières que nous avons vues, la plus importante était l’exposition de Rothenstein à la galerie Goupil (i, Repent Street), exposition qui était composée de tableaux, de pastels et de lithographies, et qui a démontré la sympathie large et la science profonde d’un véritable artiste, en même temps que classique dans sa vision de la forme et moderne dans la subtilité de sa couleur. Quoique moins nombreux, au point de vue des envois, que les années précédentes, le 3, Salon de l’ a Allied Artists Association e était beaucoup plus intéressant au point de vue artistique. N’ayant environ que t. issu œuvres exposées, cesse armee, le Royal Albert Hall, avait beaucoup amé-lioré la mise en place en laissant un espace vide autour du groupe de chaque exposant. De plus, plusieurs des membres ayant trouvé qu’il n’y a pas de gloire à gagner en partici-pant à sine exposition sans jury, la Société se trouva débar-rassée d’une grande quantité de toiles médiocres; car, heureu-sement, ce sont les artistes sérieux qui sont restés fidèles, Citons, parmi ces derniers, notre grand indépendant N’alter Sickert, MM. Crane, J. D. Fergussou, Cavlev-Robin-son (le président pour 191o), S. F. Gort:, Harold Gulman, Hamilton May, Gérald Kelly, T. W. Marshall, J. M. Beres-fond, Horace Taylor, lèvnford Dewhurst, Freud Foottet, A. F. Palmer, Ciewin Harcourt, utc. La sculpture, toujours très bien placée dans la grande rotonde du Royal Albert Hall, contient, cette année-ci, trois musses admirables, par Epstein :une tète d’enfant e Romilly John », en pierre, très expressive et d’une simpli-cité magistrale; une têtu e marbre de Me. M. Evoy », modelée avec une sensibilité et un goût extraordinairement raffinés, et un broute d’une femme accroupie d’une simpli-cité et d’une grandeur égyptiennes. C’était dommage que les envois fussent si peu nombreux, mais on est heureux d’an-noncer qu’une œuvre, au moins, de cette section Caba-ret à Asnieres e, par Maurice. Wagmans, a été achetée pour le nouveau Musée de Johannesburg (Afrique du Sud). L’anisée prochaine, espérons voir plus de tableaux étrangers, quoique, pour cette année, ç’ait été un succès national. Evidemment, Londres, n’ayant ni un Champ de Mars, ni un Salon d’automne, a réellement besoin d’une Société des Artistes Indépendants. Fusse RUTTER. AUTRICHE=HONGRIE a première exposition internationale de la chasse, à •• »‘ » Vienne, fut une excellente idée, excellemment réalisée, malgré certaines défaillances des coopérations étrangères, à commencer, regrettons-le bien haut, par celle de la France. tin pavillon classique et froid jusqu’au détffnent, quelques gobelins et quelques sèvres, était-ce vraiment tout ce qu’il était possible de produire d’artistique sous le prétexte de chasse ? Quoi, pas un tableau, pas une statue? Le thème L’Animal dans l’ Ars, aussi ignoré que le thème Cbasseel Chas-seurs, proprement dit, que le thème Sport, et surtout que celui Histoire de la Chasse en Fana? LM échantillon de décorsuranné, et c’est tout. Pas le moindre symptôme de vitalité artistique moderne. Qui donc faut-il rendre respon-sable de ces navrantes représentations de votre pays, que l’on ne cesse de signaler, é tant de récentes et importantes expositions d’Allemagne et d’Autriche. Il est plus facile de nous accuser de parti pris que de répondre. Heureusement 85 que des témoignages français sont là pour appuyer le nôtre. Passe. en Suède, Norvège, Hongrie, dans les Multiples bati-ments autrichiens, et voyez comment les choses ont été autrement comprises. Le pavillon de Hongrie est une mer-veille d’architecture. Je ne chicanerai pas une fois de plus la mégalomanie et la madyaronsanie de ce beau pays en constatant quei comme toujours, son effort vers la réali-sation d’un idéal, ,r la fois moderniste et national, ne peut rien, absolument rien, sans recourir à des éléments net-tement slaves, fournis par l’art populaire de la majorité slave de la population, quand il n’est pas inspiré directement ménse par des œuvres d’artistes russes. J’ai noté :à la façade dudit pavillon — encore sine fois une merveille, j’insiste — un motif ornemental ressouvenu textuellement, pour ne pas dire copié, de Bilibine. L’aménagement intérieur, avec son double escalier, ses galeries somptueuses, vaut l’extérieur. Et, rarement, oeuvre décorative hongroise a atteint à la